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Les parenthèses de l’existence

Alain Gerber, Longueur du temps, Alter ego éditions, 2011 roman, autobiographie, poésie, musique, francophone, Alain Gerber, Alter ego éditions, Jean-Pierre Longre

Alain Gerber et la musique, c’est tout un roman ; une somme de romans. Et malgré les apparences, Longueur du temps ne déroge pas : comme dans les livres précédents, il y a la matière biographique, la narration menée sur fond d’images fortes, l’invention verbale, les thématiques musicales (avec les silhouettes de fameux jazzmen passant à l’arrière-plan, parfois même jusque sur le devant de la scène), l’évocation de pays lointains et de rues toutes proches, Bavilliers et Ouagadougou, Paris et Montréal, Belfort et Corfou, le beau pays d’« Enfrance » et le légendaire Mexique – odyssées dans l’espace et dans le temps.

À part cela, il faut bien distinguer : la matière biographique est tout ce qu’il y a de personnel, même si, mettant à contribution le couple et l’univers environnant, elle ne doit rien à l’égotisme ; et la narration est versifiée – comme Chêne et chien, « roman en vers » dans lequel Raymond Queneau se raconte sans fards. La comparaison n’est pas hasardeuse : chez l’un comme chez l’autre les vers sont la composante nécessaire de la forme romanesque ; ils lui donnent sa ponctuation, son rythme, ses mesures, ses syncopes… Syntagmes sonores, phrases coupées, listes, inventaires, mots martelés, l’écriture au plus fondamental de sa composition est musicale, à la recherche de

« la formule cinglante / le sésame /qui lève l’écrou et brise les scellés / du Temps »,                                                                                                                                            

le temps, incessant leitmotiv, qui donne leur « tempo » aux souvenirs.

Si la musique est partout, n’oublions pas que tout passe par la littérature. Ce sont les mots, combinés entre eux, qui tentent de lever les voiles de la mémoire, « ce lac sourd plein de rumeurs », et de « l’imaginaire incarné ». Et, comme celles des jazzmen, on voit passer tout près les silhouettes des romans de jadis, La couleur orange, Le plaisir des sens, Le faubourg des coups-de-trique, Une sorte de bleu…

Plutôt que de gloser, le commentateur ne rêve que de céder la place au soliste, pour quelques chorus bien sentis :

« Il est faux que l’on naisse mortel / on le devient seulement après quelques années ».

« Il y aura dès lors / un temps pour écrire / un temps pour voir le monde / comme si c’était un roman / qu’on lit en se déchiffrant soi-même ».

« Sur son propre compte / l’existence nous en dit plus dans ses parenthèses / et notes anodines au bas de la page / que dans les périodes les tropes / sourates sorites et tapageurs épichérèmes /qu’elle nous jette au visage ».

« Le but ultime des voyages est / qu’en passant / la vie va vous frôler / au lieu de vous passer à travers ».

Le reste à l’avenant, au rythme des mots, de la lecture et de la vie.

Jean-Pierre Longre

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05/06/2011 | Lien permanent

Les merveilles de la décadence

roman,francophone,jacques aboucaya,alain gerber,ramsay,jean-pierre longreJacques Aboucaya, Alain Gerber, Au véritable french tacos, Ramsay, 2020

Ganymède et Calixte, deux amis apparemment assez proches pour se répandre en confidences mutuelles, visitent, chacun de son côté, deux pays qui, pour peu qu’on les observe un peu en profondeur, révèlent des mœurs devant lesquelles nos deux « naïfs » ne laissent pas de s’étonner. Un étonnement qui ne va pas, parfois, sans frayeur, et le plus souvent sans émerveillement, à tel point qu’ils se laisseraient volontiers gagner par les coutumes locales. Ganymède (prénom emprunté au jeune mortel qui découvrit le royaume des dieux), donc, explore la Zapockie, et Calixte (le même qui, jadis, fut introduit dans la vie lyonnaise ?), prospecte la Phéraizie, deux contrées qui se ressemblent quelque peu, se complètent même l’une l’autre, tout en laissant prévoir, par les progrès qui s’y manifestent, ceux qui attendent le pays d’origine de nos deux beaux héros, la France.

Quels progrès ? Eh bien, les lettres qu’ils échangent nous en donnent un aperçu sinon exhaustif, du moins aussi abondant qu’éclairant. Disons-le carrément, presque tout y passe en des salves satiriques qui n’épargnent aucun des signes d’une décadence qui « porte le masque du progrès » (George Bernard Shaw, cité en exergue). Les deux compères s’en donnent à cœur joie, tirant à vue sur toutes les tares, tous les abus, toutes les stupidités qui marquent la civilisation moderne. Des exemples ? L’individualisme galopant qui n’empêche pas le grégarisme, le laxisme social et scolaire, l’encouragement à la fainéantise, la délation, le harcèlement, le lynchage public, l’omniprésence des écrans (qui explique, rendez-vous compte, que les bébés naissent avec un pouce démesuré, tant leurs parents ont balayé leurs téléphones portables), la fumisterie des arts contemporains, qu’ils soient plastique, théâtral, musical, gastronomique, télévisuel, le cirque politique qui assimile violence publique et complicité privée, le vain nombrilisme médiatique, on en passe…

Et que dire de la langue utilisée par les autochtones (on n’en attendait pas moins de deux auteurs qui manient avec grande dextérité l’art subtil de l’écriture littéraire) ?  Ils dénoncent les mots tronqués devenus « moignons, trognons, quignons, brimborions, déchiquetures verbales » (aphérèses en Phéraizie, apocopes en Zapockie, est-on amené à deviner), les bouillies et borborygmes qui caractérisent les propos mêmes des acteurs de cinéma, comme si « parler trop vite » était « une preuve de dynamisme, d’esprit d’entreprise, de liberté orale et de fécondité intellectuelle. »

Nos deux observateurs ne se lassent pas d’admirer la vie des habitants qu’ils côtoient. Ironie, antiphrase, car sous l’admiration que l’on devine un peu forcée, se glissent les serpents d’une impitoyable critique qui ne va pas sans un humour ravageur. On rit à en pleurer, à la lecture de ces lettres. On rit, car les excès décrits touchent au ridicule. On pleure, car les dits excès mènent les Zapocks et les Phéraizes (et donc à terme, nous, Français et autres Européens) à la ruine de toute civilisation, de toute culture dignes de ces noms. Le « roman » de Jacques Aboucaya et Alain Gerber (dont le mystère du titre peut être levé si l’on va à la page 157), placé sous l’égide de trois humoristes (George Bernard Shaw déjà cité, Pierre Dac et Pierre Desproges), mais aussi, in absentia, de Voltaire, Montesquieu et autres philosophes des Lumières, ce « roman », donc, prête à rire, mais surtout donne à penser. Et puis, si l’on se sent impuissant à corriger les mœurs contemporaines, au moins voilà une prose qui nous fait du bien.

Jean-Pierre Longre

http://ramsay.fr

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17/10/2020 | Lien permanent

Exil et rêves à Belfort

Roman, francophone, Alain Gerber, Éditions Marivole, Jean-Pierre LongreAlain Gerber, Souvenirs d’une invisible, Éditions Marivole, 2018

Au commencement il y a Samuel Breldzerovsky, sergent dans l’armée impériale russe, obligé, parce que d’origine juive, de quitter son métier, puis son pays. Après diverses tribulations à travers l’Europe, il parvient avec sa femme Helena à Belfort, « ville de garnison au passé mouvementé », pour laquelle il éprouve un « coup de foudre », et où il décide de rester… Lorsqu’il devient veuf, c’est sa fille Sonia qui, du haut de ses cinq ans, se met à tenir le ménage de celui qui, après avoir essayé maints métiers, s’établit comme chiffonnier-brocanteur dans un quartier populaire. Pourtant, « l’extrême docilité de Sonia est trompeuse. Elle déteste, comme son intime ennemie, chacune des besognes qu’elle exécute sans broncher, sans une minute pour souffler dès qu’elle a quitté l’école de la rue des Bons-Enfants. Elle déteste les prodigalités et les débordements de Samuel, qui ne font que lui compliquer la tâche. ». Et lorsqu’elle pénètre dans la famille de son amie Mathilde, elle sait « dans quel cercle elle souhaite s’infiltrer, si on ne l’en empêche pas : celui des radieux et des puissants. ».

Dans cette perspective, elle va faire les choix qu’elle juge les meilleurs (« mauvais », nous dit la présentation… Vraiment ?), à commencer par celui d’un mari : des deux frères Lentz, elle prend comme époux Joseph, le moins séduisant, le plus « lymphatique », le plus « hésitant », le moins « compétent », le plus « gentil », bref celui qu’elle pourra modeler à sa façon, dominer et « inventer ». La naissance de Boris la comble, et elle va mettre en lui toutes ses espérances, beaucoup plus qu’en la petite Mathilde (prénom de sa meilleure amie), qui deviendra ensuite Hélène (prénom de sa mère), dont l’invisibilité laissera toute la place à l’éclat de Boris et à l’observation discrète de l’histoire familiale. À lui la carrière de brillant violoniste programmée, tracée, imposée par Sonia. À lui la gloire musicale qui fera la fierté de sa mère et de son grand-père – mais aussi à lui l’indépendance et l’orgueil du professionnel de la virtuosité. « Au violon, Boris est désormais l’incarnation d’une perfection glacée qui devrait intimider les agents, les directeurs de salle, les chefs d’orchestre et les critiques. Il a tout ce qu’il faut pour s’imposer comme l’interprète idéal aux yeux des avaleurs de parapluie qui, on fait seulement semblant de ne pas le savoir, forment l’essentiel de la clientèle des récitals. Sa mère est aux anges. ».

Il aurait été étonnant que la musique ne soit pas un motif essentiel du roman d’Alain Gerber. Essentiel, mais pas unique. Il y a Belfort, qu’il connaît par cœur, et la vie sociale, politique, laborieuse qui fut celle de la cité dans la première moitié du XXème siècle (n’oublions pas le « Faubourg des coups de trique », qui se glisse au coin d’une page), avec ses autochtones et ses immigrés. Dans son style particulier fait à la fois de détachement pudique, de saine ironie, de compréhension critique et de tendresse discrète, l’auteur nous présente des personnages qui, dans leur diversité, nous apparaissent comme vrais.

Jean-Pierre Longre

www.marivole.fr

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09/12/2018 | Lien permanent

Des nouvelles de l’art

Nouvelle, francophone, Michel Arcens, Art, Alter Ego éditions, Jean-Pierre LongreMichel Arcens, Lena, Les désordres du Caravage et autres nouvelles, Alter Ego Éditions, 2018

« Le musicien est privilégié. Des sons, des harmonies. Rien d’autre. Il est dans un monde spécial. La peinture aussi devrait être à part ; sœur de la musique elle vit de formes et de couleurs. Ceux qui ont pensé autrement sont tout près de leur défaite. ». C’est ce que Paul Gauguin écrivit à sa fille, et que Michel Arcens rappelle dans sa nouvelle intitulée « Une sorte de bleu ». Sous ce titre (discret hommage à Alain Gerber ?), l’auteur relate « le dernier voyage » du peintre, qui arriva le 16 septembre 1901 sur l’île Marquise d’Hiva Hoa, où il « disparaissait », emportant « quelques mystères avec lui et cette sorte de bleu que possède la mer lorsqu’elle éclaire. ».

Michel Arcens a beaucoup écrit sur la musique et a, au moins deux fois, donné des nouvelles de l’art en s’inspirant de la peinture : dans La maison d’Hannah, dont les textes sont inspirés par les tableaux d’Edward Hopper, et ici, dans Lena, dont le titre est celui du texte bâti sur « les désordres du Caravage ». Autre peintre, autre destin pour un artiste qui, comme Monteverdi son contemporain, « met en cause les règles anciennes. » : « En rapprochant l’auditeur et le spectateur de la musique ou du tableau. / En tentant de les unir. En ne séparant rien. / Ni la vie ni la foi qui ne s’opposent pas. / En ne forçant pas le trait. / En étant humains de chair. / En étant « vrais », en étant vivants. / En disant le cours de cette vie, la chair qui les habite. / En éprouvant et faisant renaître l’épreuve. ».

Les textes, qu’ils soient directement consacrés à un artiste ou inspirés par des photographes (Pascal Ferro notamment), sont tour à tour ou à la fois de l’ordre du récit, de l’essai, de la méditation et de la poésie, à l’image du premier, « Sur le chemin de Santa Pau ». Couleurs et formes des paysages, profondeur des êtres, rythme de la prose, références artistiques, philosophiques, littéraires, suggestivité des évocations… Il y a tout cela et bien d’autres choses dans ce beau recueil, qui tient de l’art de l’instantané et de l’œuvre de longue haleine.

Jean-Pierre Longre

https://leseditionsalterego.wordpress.com

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09/08/2018 | Lien permanent

Énigmes et variations

Michel Arcens, Instants de jazz, Arcens.jpgAlter ego éditions, 2010

Ce livre dit tant, et il y aurait tant à dire sur ce livre… Pourtant, que dire sur le sujet ? « Il n’y a rien à ajouter à la musique. Il n’y a rien à commenter », avoue l’auteur dans son avant-propos. C’est pourquoi Instants de jazz n’est ni un manuel, ni une histoire, ni une succession de biographies, ni un essai, ni un traité de musicologie, mais une suite de variations « à propos de… », « à partir de… ». Précédées par les belles « silhouettes » en vers libres d’Alain Gerber, les proses quasiment poétiques de Michel Arcens suivent leur rythme, qui peut être celui de la rêverie, du souvenir, celui du « temps faible » si fondamental dans le jazz, et toujours celui de l’émotion. « C’est comme cela que doit se faire la musique : tout est confondu, émotion, sentiment, battement ».

Certes, la connaissance musicale de Michel Arcens semble inépuisable, et il nous la fait généreusement partager. Sur les grands noms (Chet Baker, Duke Ellington, Louis Armstrong, Sydney Bechet, Billie Holiday, Bill Evans, Miles Davis, John Coltrane et j’en passe), mais aussi sur ceux qui sont « en marge », comme Lee Morgan, ou moins célèbres (tout est relatif!), comme René Thomas… Certes, on apprend beaucoup au fil des pages : entre autres qu’au début « le jazz s’écrivait "jass" », qu’il renouvelait le blues tout en lui restant intimement mêlé, corps et âme ; que Jimmy Scott avait une voix d’ange, ni masculine ni féminine ; que Paul Desmond est « superficiel », ce qui est « une vertu, une force réelle ».

On se laisse embarquer sans réticences dans de séduisantes hypothèses, par exemple que le jazz serait plutôt de sexe féminin. Et l’on acquiesce volontiers : oui, la musique est un éternel recommencement, une répétition infiniment renouvelée de notes, de thèmes, de rythmes. Et oui, surtout, la musique est un éternel mystère, une indéchiffrable énigme, qui ne peut être saisie que dans l’« instant » où elle se fait, ou dans l’instantané de portraits tels que les donnent ici les photographies de Jean-Jacques Pussiau, ou dans l’épaisseur des mots, pourvu qu’ils sonnent juste ; c’est le cas de ceux de Michel Arcens.

Jean-Pierre Longre

http://michelarcens.unblog.fr

http://notesdejazz.unblog.fr

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01/07/2010 | Lien permanent

Deux romans en un (ou l’inverse)

Roman, francophone, Patrice Jean, Motifs, Jean-Pierre LongrePatrice Jean, L’homme surnuméraire, Motifs, 2021

Deux protagonistes se partagent le roman de Patrice Jean, chacun avec son entourage, épouse, enfants éventuels, amis ou relations de passage… Il y a d’abord Serge Le Chenadec, qui est effectivement « surnuméraire » dans sa famille et dans la société : après une phase d’amour partagé avec sa femme, après avoir rempli son devoir conjugal et procréateur, le voilà ignoré par ses enfants et méprisé par son épouse, qui nourrit d’autres ambitions que celles du vulgaire agent immobilier qu’est son mari. Et il y a, dans une seconde phase romanesque, Clément, qui raconte à la première personne comment, lui qui n’a connu que de petits boulots, il se fait embaucher par un éditeur dans le vent pour remanier, censurer, édulcorer les œuvres littéraires du passé (puis du présent) dans le sens de la morale actuelle, d’un « humanisme » intransigeant qui exige d’ôter des chefs d’œuvre toute trace de sexisme, de colonialisme, de racisme – on voit l’idée…

Deux romans pour le prix d’un, dira-t-on. En quelque sorte ; sauf que ces deux romans se rejoignent, aussi bien dans la narration que dans les développements théoriques. D’étape en étape, les chapitres intitulés « L’homme surnuméraire » (1, 2, 3 et « 4 ou l’ultime dénouement ») alternent avec des chapitres dans lesquels Clément et les consignes qu’il reçoit cheminent vers cet « ultime dénouement ». Et voyez les titres dont le caractère austère ou énigmatique devient lumineux à la lecture : « La littérature critique et universitaire », « La littérature humaniste », « Littérature et mammographie »… Le tout entrecoupé, ultime sophistication structurelle, de brefs extraits romanesques ou théoriques.

La plume vive et jubilatoire de Patrice Jean ne se prive pas de donner libre cours à une satire mordante que d’aucuns (qui sont justement les cibles de cette satire) qualifieraient de réactionnaire, une satire qui vise plutôt les excès démagogiques d’une « culture » dont les Persans de Montesquieu ou l’Ingénu de Voltaire auraient eu beau jeu de s’étonner, tout en s’inscrivant dans une vraie modernité (voir par exemple l’impayable Au véritable french tacos de Jacques Aboucaya et Alain Gerber). On se délecte des scènes où des intellectuels (« Le philosophe traduit en vingt-quatre langues », « Le grand universitaire », « L’ancien Prix Goncourt »…) font mine de débattre de grandes idées pour mieux se hausser du col ; eux se sentent pleinement utiles, non « surnuméraires ». On voit aussi que les grandes questions sur lesquelles planchent les candidats au bac de français ou au Capes de Lettres peuvent être définitivement réglées par quelques métaphores telles que celle de la mammographie… Sans compter que l’auteur, par personnages interposés, se paie le luxe de commenter son propre récit, présenté sous pseudonyme. Belle mise en abyme du travail d’écriture ! Pour tout dire, on ne s’ennuie pas un seul instant à la lecture de ce roman double et unique, qui nous fait rire et nous alerte, nous réjouit et nous laisse songeurs.

Jean-Pierre Longre

www.editionsdurocher.fr/livres/6-motifs-poche/1/all   

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08/06/2022 | Lien permanent

Promenades littéraires

Nouvelle, francophone, Black Herald Press, Jean-Pierre LongreJean-Pierre Longre, Un an de solitude et autres histoires livresques, Black Herald Press, 2023

Présentation : Les nouvelles rassemblées dans ce recueil, promenades livresques qui traversent les siècles sur les traces de personnages tantôt imaginaires tantôt ancrés dans une réalité historique et esthétique à peine romancée, nous emmènent d’Uzès au Pont-Euxin en passant par Lyon et, bien sûr, par quelques librairies ; chacun des récits entre nécessairement en résonance avec les autres au cours de cette foisonnante exploration profondément humaine et érudite qui transcende l’espace, le temps et les genres littéraires et qui, en filigrane, esquisse une définition de la nature véritable de deux inséparables : la littérature et la lecture.

 « Jean-Pierre Longre est un lecteur furieux. Toujours, il lit. Et même quand il écrit, il lit encore. Son jeune homme fatigué des aridités du Sud ne peut être que Jean Racine, l'écrivain débutant qui admire Queneau est fatalement Perec, lorsque le Bourguignon érudit descend à Lyon, on est forcément au XVIe siècle pour y croiser une poétesse, lorsqu'un personnage voyage, c'est évidemment un voyage à la Rimbaud... Tous les récits sont entrelacés de lectures, mais, attention, ce sont aussi des histoires et des personnages, comme ces amoureux des livres qui sont aussi des amoureux tout court sur leur lit de délices. »

Paul Fournel

« Concilier l’humilité et une certaine forme d’arrogance n’est pas une gymnastique très confortable. Le jeu consiste d’abord à se provoquer soi-même en se refusant l’une après l’autre toutes les facilités, toutes les habiletés qu’autorisent l’expérience de la plume et la fréquentation des bons auteurs. À ce jeu, d’emblée Jean-Pierre Longre est passé maître. Mais il est passé en force. Avec à ses côtés cette puissance occulte : la littérature. »

Alain Gerber

Une recension de Radu Bata dans ActuaLitté (14 novembre 2023): voir ici

Et une autre de Marc Villemain: voir

www.blackheraldpress.com

En vente ici : https://www.blackheraldpress.com/unandesolitude 

ou dans les librairies :

Librairie du Tramway,

92 Rue Moncey, 69003 Lyon

 https://lalibrairiedutramway.com

 

et aussi : 

L'Esperluète

10 rue Noël Ballay, 28000 Chartres

 

Vendredi

67 rue des Martyrs, 75009 Paris

Anima
3 rue Ravignan, 75018 Paris

Librairie Elisabeth Brunet

70, rue Ganterie, 76000 Rouen

Texture
94 Avenue Jean Jaurès, 75019, Paris

Compagnie
58, rue des Ecoles, 75005 Paris

L'Orange bleue

23, rue Caristie, 84100 Orange

Librairie Actes Sud
Place Nina-Berberova, 13200 Arles

Les Journées suspendues

23, avenue Borriglione, 06100 Nice

L’Autre Rive
19 rue du Pont Mouja, 54000 Nancy

Le silence de la mer 

5 Place Saint-Pierre, 56000 Vannes

L’herbe entre les dalles
7 rue de la Barillerie, 72000 Le Mans

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14/12/2023 | Lien permanent

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