2669

Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

13/01/2012

« L’arôme des mots à l’infini »

Essai, jeu verbal, francophone, Étienne Klein, Jacques Perry-Salkow, Flammarion, Jean-Pierre LongreÉtienne Klein, Jacques Perry-Salkow, Anagrammes renversantes ou Le sens caché du monde, Flammarion, 2011

Quoi de commun entre « Le massif des Écrins » et « Les défis sans merci », entre « Le triangle des Bermudes » et « Le bruit des gens de la mer », entre « La gravitation universelle » et une « Loi vitale régnant sur la vie » ? Outre des recoupements thématiques et des correspondances de sens, on l’aura compris, chaque couple d’ensembles verbaux est anagrammatique.

On pourrait citer chacun d’entre eux, chaque page : tout est en ordre, tout est réjouissant, tout est judicieux. Car les auteurs – l’un physicien, l’autre musicien – ne se contentent pas de jouer avec les lettres et les mots, ni de rappeler l’histoire sacrée, sociale, satirique, spirituelle des anagrammes. Ils se sont débrouillés pour faire de chacune d’entre elles un prétexte à développement, dans des domaines aussi divers que la littérature, la science, l’art, l’histoire, l’actualité, la vie… Chaque texte est un concentré ludique d’érudition. Un exemple limite ? « En somme, tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes : le marquis de Sade démasqua le désir, l’amiral Nelson sillonna la mer, Robert Schumann reconnut Brahms et Claude Lévi-Strauss a des avis culturels. »

Souvent, on ne se contente pas d’un ou deux mots. Voici par exemple ce que devient « Jean-François Champollion, conservateur du département d’égyptologie au musée du Louvre » : « À la lueur fauve d’un gros lampion dépoli, et gouvernant mon émoi, je décrypte des cartouches ». Et « le docteur Guillotin » ? Eh bien, « il en rougit du collet ». Et « Aurore Dupin, baronne Dudevant, alias George Sand » ? Il est vraisemblable qu’elle « valsera d’abord au son du piano d’un génie étranger ». Tout le monde sera par ailleurs d’accord pour dire que l’« entreprise Monsanto » produit un « poison très rémanent », ou qu’avec « le commandant Cousteau », « tout commença dans l’eau ». Le tout à l’avenant, assorti d’explications aussi solides que plaisantes, jusqu’à l’hommage à l’éditeur, « les éditions Flammarion », qui émettent « l’arôme des mots à l’infini »… en tout cas avec ce petit livre à savourer sans retenue, et à poursuivre soi-même. Car c’est bien connu, mais il vaut mieux le rappeler à chacun : si on savoure, on suivra ; ose !

Jean-Pierre Longre

http://editions.flammarion.com