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24/11/2025

Sulina, vie et mort

roman,roumanie,jean bart,eugeniu botez, les argonautes, gabrielle danoux,jean-pierre longreJean Bart, Europolis, traduit du roumain par Gabrielle Danoux, Les Argonautes, 2025

Eugeniu Botez (1874-1933), commandant de marine et écrivain, rendit un bel hommage à l’un des plus fameux corsaires français en signant ses livres du pseudonyme de Jean Bart. Donc ne nous y trompons pas. Europolis est bien un roman roumain, dont l’action se déroule dans une ville cosmopolite, entre Orient et Occident, aux limites de la terre et de l’eau, entre fleuve et mer : à l’embouchure du Danube, dans un port qui, entre XIXe et XXe siècle, (le livre fut publié en 1933), ne vivait que du trafic maritime. Avant d’être envahie par les bancs de sable, Sulina était une porte grand ouverte : « Après la guerre de Crimée, c’est l’Europe qui est entrée en possession de cette clef qu’elle tient d’une main ferme et ne compte plus lâcher : elle ne la confie même pas au portier, qui est en droit d’en être le gardien. ». Tenue par la « Commission européenne du Danube » (d’où le titre du livre), la ville roumaine est une « tour de Babel » où se côtoient Roumains, Grecs, Turcs, Russes, Lipovènes, occidentaux divers, « marins, commerçants, artisans, portefaix, escrocs, vauriens, femmes de toutes sortes. ».

roman,roumanie,jean bart,eugeniu botez,les argonautes,gabrielle danoux,jean-pierre longreLà, entre bistrots et quais, entre maisons bourgeoises et taudis, tous, notables comme prolétaires, attendent l’arrivée du frère de Stamati, « l’Américain », qui en tant que tel doit forcément être riche et est accueilli en héros. Las ! Nicula Marulis, sur qui étaient fondés tous les espoirs de richesse et de développement, s’avère être un ancien bagnard de Cayenne qui pour tout bien ramène sa fille Evantia, jeune et magnifique métisse, qui va faire tourner la tête des hommes et crever de jalousie les dames. Vont s’ensuivre diverses aventures accompagnées de rumeurs, de secrets plus ou moins dévoilés, de coups de théâtre, d’idylles et de tragédies amoureuses, dans la tradition du drame populaire – d'où l’humour toutefois n’est pas absent, ne serait-ce que par le burlesque de certaines scènes, par la satire sociale ou par quelques plaisanteries teintées d’une misogynie à prendre au second degré.

Europolis est une fresque qui, à partir du petit point qu’est Sulina, transporte le lecteur entre Mer Noire et continent américain, aller et retour, et décrit en profondeur la vie locale. Les scènes de foule, les portraits hauts en couleur, la vie et les loisirs des travailleurs, la description des manœuvres navales et portuaires, l’évocation du Delta du Danube, tout fait l’objet d’une verve tantôt réaliste, tantôt épique, voire héroï-comique. On ne peut s’empêcher de penser à la tradition homérique (l’une des héroïnes ne s’appelle-t-elle pas Penelopa ? Nicula Marulis, de retour de pays lointains, n’est-il pas un Ulysse décevant ? La navigation n’est-elle pas une composante primordiale du roman ?). Mais, plus contemporain de l’auteur, on pense aussi à Panaït Istrati : art du portrait vivant, vie grouillante d’une société aux origines et aux conditions mêlées, présence centrale du Danube, verve satirique, poésie du voyage : « Ce n’est que sur un navire aux voiles gonflées par le vent du large qu’on appréhende la beauté et la poésie de la mer. ». Et pour finir, cette profession de foi de l’un des protagonistes, le sous-lieutenant Neagu, qui « s’était créé une doctrine personnelle qu’il avait baptisée “humanitarisme positiviste″. » : « À force de trop aimer l’humanité j’ai fini misanthrope, à force de trop croire en la vérité et en la droiture, je suis devenu sceptique. ».

Lire Europolis, dans cette nouvelle et belle traduction (après celle de Constantin Botez, publiée en 1958), c’est, en suivant la destinée d’une foule de personnages pittoresques, retrouver merveilleusement et tragiquement un monde disparu. « La porte de Sulina se referme à jamais. ».

Jean-Pierre Longre

 

https://argonautes-editeur.fr

 

19/11/2025

Une double fuite

Roman, francophone, Cécile Tlili, Calmann-Lévy, Jean-Pierre LongreCécile Tlili, Celle qui fugue, Calmann-Lévy, 2025

Son mari veut la quitter, lui faisant comprendre « la béance qui s’était formée » entre eux, l’ennui ayant pris la place de l’amour. À cette annonce, Alice est partie, abandonnant sa maison, son époux et sa fille adolescente. Une brève errance en Corse, puis un retour dans la ville méridionale où elle vivait, partageant son temps entre un petit appartement, son travail dans un laboratoire d’analyses, sa solitude, ses regrets d’avoir laissé Romane, sa fille tant aimée, et des insomnies qui la mènent au bord du danger.

Un soir où ce danger est imminent, elle est accueillie par une toute jeune voisine, Siham, qui va être pour elle un vrai réconfort, jusqu’à ce qu’elle s’aperçoive que sa bienfaitrice est elle-même confrontée à des difficultés familiales qui vont la pousser à une fuite inquiétante. « Je compte les heures qui me séparent du matin, sept heures, une éternité, je ne vais pas arriver à tenir, sans Siham me voici de nouveau livrée en pâture à mes angoisses, j’ai peur pour elle que j’imagine accidentée, blessée, enlevée, violée, j’ai absurdement peur pour Romane, j’entends hurler la terreur que j’ai tenté de bâillonner depuis que ma fille est née, parce que si on la laisse s’exprimer on ne vit plus, et puis, même si je n’ose pas me l’avouer, j’ai peur pour moi, pour moi qui ne sais pas ce que je vais devenir sans Siham. »

Celle qui fugue est le roman, poétique et sensible, d’une double destinée, d’une double fuite : celle d’Alice, celle de Siham. Nous pénétrons dans l’intimité de la première, par les yeux et la parole de laquelle nous percevons le désarroi de ces deux femmes, mais aussi leur soif de vivre autre chose que ce qu’elles ont à subir. Leur « incorrigible tentation de fuir » débouchera peut-être sur une vie plus sereine, faite d’espoir et d’une douceur que laisse entrevoir le dernier chapitre.

Jean-Pierre Longre

www.calmann-levy.fr

12/11/2025

L’art du bref

Textes brefs, Jean-Jacques Nuel, Éditions du Petit Pavé, Jean-Pierre LongreJean-Jacques Nuel, Contresens, Éditions du Petit Pavé, 2025

Il y a plus de dix ans, j’écrivais ceci à propos des Courts métrages de Jean-Jacques Nuel : « Le texte bref, malgré les apparences, n’est pas un genre facile. Il n’est pas donné à tout le monde de réussir à dire (ou, le plus souvent, à suggérer) en quelques lignes ce que d’autres développent en plusieurs centaines de pages. Il faut pour cela non seulement le sens de la concision, la maîtrise du mot et de l’expression justes, l’art de la chute, mais aussi de l’imagination, beaucoup d’esprit et beaucoup de travail. »

Voilà qui se vérifie pleinement avec Contresens. Pleinement, et même au quintuple, puisque cet ouvrage reprend une bonne partie de cinq recueils précédemment publiés : Courts métrages, Lettres de cachet, Modèles réduits, Le mouton noir et Billets d’absence – le tout augmenté de quelques inédits et parsemé d’illustrations de Dominique Laronde donnant une belle touche théâtrale à la prose.

La brièveté textuelle favorise la diversité des tonalités et des sujets. Impossible de tout passer en revue, bien sûr. Si Jean-Jacques Nuel ne néglige pas, pour le plaisir de ses compatriotes, d’évoquer de-ci de-là la bonne ville de Lyon ou de faire quelques (vraies-fausses ?) confidences à caractère autobiographique et auto-ironique (sur son prénom par exemple), ses textes touchent à l’universalité de la vie et de la condition humaine. Il y  a l’humour souvent noir, voire désespéré, des dystopies que l’on peut surmonter grâce à des solutions radicales ou douces (parfois) ; il y a, bien sûr, l’absurde kafkaïen de certaines situations, et pas mal de nostalgie bercée par de jolis souvenirs et un sens pénétrant de la poésie, mais aussi le sentiment du temps qui passe et de la vieillesse annonçant la fin ; n’oublions pas la verve satirique d’un auteur qui, entre autres, ne ménage pas l’administration, les petits chefs et les mauvais littérateurs.

On aurait envie de composer un florilège, mais que choisir ? Simplement, pour donner un avant-goût, reprenons ce qu’affiche la quatrième de couverture :

PHOTOMATON
La photo d’identité en noir et blanc, de mauvaise qualité, s’était estompée avec le temps : on ne distinguait plus que l’ovale du visage aux cheveux ras se détachant sur le gris plus sombre du rideau, et des traces de la bouche, du nez, des yeux, des sourcils aussi indistinctes que les taches des reliefs à la surface de la pleine lune. L’homme sur la photo était devenu méconnaissable, et cependant, de tous mes portraits, c’était celui qui me ressemblait le plus.

FAUSSAIRES
J’avais été invité dans un festival de poésie qui se tenait en été dans le midi de la France ; mon nom figurait au programme, au milieu d’une liste de poètes de diverses nationalités. Mais, tout en étant heureux de cette occasion de monter sur une scène, j’éprouvais une certaine gêne : n’ayant plus écrit de poésie depuis plus de vingt ans, je n’avais aucun poème à lire. Je me résolus donc à livrer au public un choix de mes textes en prose. Ils rencontrèrent un vif succès, et les organisateurs tentèrent de me persuader qu’il s’agissait là d’une forme de poésie. Je les laissai dire, par politesse, mais au fond de moi je savais bien que non. Mes textes n’étaient pas de la poésie, pas davantage que tous les prétendus poèmes de tous les prétendus poètes qu’il me fallut subir, avant et après mon intervention.

Et pour varier les attentes de lecture, ajoutons :

LE BUREAU DES ADMISSIONS

Les candidats attendaient toute la nuit dans la rue, sous la pluie ou dans le froid, devant les grilles de la préfecture, pour être certains d’obtenir dès l’ouverture du bureau ce précieux ticket, délivré en nombre limité, qui leur donnait le droit d’attendre, la nuit suivante, dans la rue, sous la pluie ou dans le froid, devant les grilles de la préfecture.

VOL AVEC TRANSFERT

[…] Si la traversée de la moitié du globe n’avait présenté aucune difficulté, le passage du terminal 1 au terminal 2 de cet aéroport s’avérait une épreuve interminable et peut-être insurmontable.

ÉCHEC DE LA POLITIQUE DE PROHIBITION

À plusieurs reprises, le gouvernement de ce pays, animé des meilleures intentions du monde et d’un idéal progressiste, a voulu interdire la mort. Peine perdue. Les gens continuaient de mourir, en cachette, et dans de très mauvaises conditions sanitaires.

À chacun de poursuivre…

Jean-Pierre Longre

www.petitpave.fr  

https://jeanjacquesnuel.e-monsite.com

05/11/2025

À la recherche d’une figure perdue

Roman, francophone, Laurent Mauvignier, Les éditions de Minuit, Jean-Pierre LongreLaurent Mauvignier, La Maison vide, Les éditions de Minuit, 2025

Prix Goncourt 2025

Marie-Ernestine, l’arrière-grand-mère de l’auteur, était née Proust en 1885. Aucun lien de parenté avec Marcel, mais le vaste roman familial de Laurent Mauvignier est construit sur une recherche, celle de la figure perdue de Marguerite, sa grand-mère, une figure qui a été soigneusement ôtée de toutes les photos familiales, une figure sans doute maudite – on va savoir peu à peu pourquoi, grâce à des investigations qui tiennent à la fois de l’enquête minutieuse et de l’imagination. « Je ne fais que du roman –, mais je crois que si ce que j’écris ici est un monde que je découvre en partie en le rêvant, je ne l’invente pas tout à fait : je le reconstruis pièce à pièce, comme une machine d’un autre temps dont on découvre que le mécanisme a pourtant fonctionné un jour et qu’il suffit de le remonter pour qu’il puisse redémarrer. Ce monde, je pars de sa disparition pour le reconstituer, peut-être à l’aveugle, en prenant trop de libertés, mais avec la conviction que je le fais dans le bon sens. »

On fait ainsi la connaissance de l’arrière-arrière-grand-père Firmin, propriétaire terrien autoritaire déçu par ses deux fils et mettant tous ses espoirs en sa « petite Boule d’Or », sa fille Marie-Ernestine qui, malgré des dons exceptionnels pour la musique et ses sentiments plus ou moins voilés pour son professeur de piano, devra se résigner à épouser en 1905 Jules, un employé zélé de son père ; le couple héritera ainsi des exploitations agricoles, de la scierie et d’une domination incontestée sur l’ensemble des possessions et du personnel. Après une longue attente, ce sera en 1913 la naissance de Marguerite, qui n’aura pas le temps de connaître son père tué en Argonne en 1916. Marguerite qui, de victime de la concupiscence masculine deviendra celle sur qui tombe le déshonneur familial, Marguerite qui, auparavant, aura découvert des secrets soigneusement celés par sa mère, cette mère qui refusera toujours de jouer du piano pour sa fille – qui l’écoutera en cachette, l’oreille collée contre le plancher…

Car la musique est au cœur de la relation secrète, presque inconsciente, entre la mère et la fille : « La musique lui parle même lorsque sa mère croit s’enfermer et éloigner sa fille, et c’est peut-être même en l’éloignant que sa mère s’approche au plus près de l’intimité de sa fille ; oui, dans l’esprit de l’enfant, la musique vient pour lui dire une parole que sa mère ne peut pas porter par les mots ni par les gestes ; la musique vient jusqu’à elle pour la bercer, la cajoler, la consoler, l’aimer, lui parler, lui murmurer un langage en-deçà des mots ; la douceur et la tendresse maternelle dont sa mère la prive viennent à elle à travers les poutres du grand salon, ils lui traversent le corps lorsqu’elle écoute, allongée sur le parquet, les doigts qui courent sur le clavier et la musique qui monte et imbibe l’air de la maison, et la maison elle-même, dans le corps même de ses murs et de ses fondations. »

Allons plus loin : l’histoire ici évoquée, « dont, écrit l’auteur, je capte seulement l’écho, la vibration dans l’image tremblante d’une fiction et d’un roman possible », est comparable à une symphonie. L’ampleur de la prose, les suspensions et reprises de son rythme, les mystérieuses résonances et harmonies que portent les phrases, tout cela suscite à la lecture l’émotion que provoque une musique profonde. La maison familiale, que la nouvelle génération a redécouverte après une longue période inoccupée, donne certes une impression de vide. Pourtant, au cœur de ce vide, outre les meubles, un « grand corps sombre trône dans la pièce du bas » : le piano, qui est comme un fil conducteur depuis la passion de Marie-Ernestine jusqu’à l’enfance de l’auteur. Pour celui-ci, la quête de la figure perdue de Marguerite… Oui, et pour les lecteurs la découverte d’un grand roman symphonique.

Jean-Pierre Longre

www.leseditionsdeminuit.fr 

Pour lire des chroniques sur quelques autres livres de Laurent Mauvignier: http://jplongre.hautetfort.com/tag/laurent+mauvignier

04/11/2025

Sortir de l’impasse

roman,francophone,burundi,gaël faye,grasset,jean-pierre longreLire, relire... Gaël Faye, Petit pays, Grasset, 2016, Le livre de poche, 2017, réédition 2020, édition collector, 2025

Gabriel, dit Gaby, père français et mère rwandaise, vit à Bujumbura, dans la région de l’Afrique des Grands Lacs, à une époque tourmentée (les années 1990) qui aurait pu faire son malheur, d’autant plus qu’à la guerre et aux massacres s’ajoute la séparation des parents. Pourtant, même si certaines scènes de violence et certains récits (celui de sa mère, par exemple, revenant du Rwanda où elle a découvert l’horreur) le marquent profondément, il n’est pas malheureux. La petite bande de copains qui occupent « l’impasse » où il vit – les jumeaux, Armand, Gino et lui – s’amuse aux chapardages, aux petites expéditions aventureuses, aux bagarres et autres exploits virils de jeunes garçons.

Roman, francophone, Burundi, Gaël Faye, Grasset, Jean-Pierre Longre« Chez moi ? C’était ici. Certes, j’étais le fils d’une Rwandaise, mais ma réalité était le Burundi, l’école française, Kinarina, l’impasse. Le reste n’existait pas. ». Peu à peu, Gabriel va sortir de la bulle enfantine pour prendre conscience de sa place sociale et familiale, de ses propres hontes, des réalités de son pays et du monde, des soubresauts politiques (l’euphorie des premières élections libres, le coup d’État qui a suivi, les rivalités sanglantes entre Hutu et Tutsi), de la guerre qui, malgré ses réticences et son naturel pacifique, vient toucher son petit monde relativement privilégié : « Gaby, c’est la guerre. On protège notre impasse. Si on ne le fait pas, ils nous tueront. Quand est-ce que tu vas comprendre ? Dans quel monde vis-tu ? […] Nos ennemis sont déjà là. Ce sont les Hutu et eux n’hésitent pas à tuer des enfants, cette bande de sauvages. Regarde ce qu’ils ont fait à tes cousins, au Rwanda. Nous ne sommes pas en sécurité. Il faut apprendre à nous défendre et à riposter. Que feras-tu quand ils rentreront dans l’impasse ? Tu leur offriras des mangues ? », lui lance son ami Gino. Mais il y a aussi les lettres qu’il échange avec Laure, sa correspondante d’Orléans, ouverture épistolaire heureuse qui lui offre les prémices d’une vocation littéraire ; il y a l’école, qu’il est bien content de reprendre après des grandes vacances inoccupées (« c’est pire que le chômage ») ; et il y a les livres que Madame Economopoulos, une voisine, lui fait découvrir : « Grâce à mes lectures, j’avais aboli les limites de l’impasse, je respirais à nouveau, le monde s’étendait plus loin, au-delà des clôtures qui nous recroquevillaient sur nous-mêmes et sur nos peurs. ».

roman,francophone,burundi,gaël faye,grasset,jean-pierre longreGabriel, sans aucun doute, ressemble à Gaël, et ce qui est raconté dans le roman est visiblement le fruit de l’expérience. Avec l’exil, il a trouvé la paix, mais il reste « entre deux rives » géographiques et temporelles : exilé « de [son] enfance » plus que « de [son] pays », l’adulte, revenant vers le pays d’origine, n’y retrouvera que les livres, et des traces funestes. Petit pays est écrit au rythme de la vie, des petits et grands événements qui ont marqué le passé. Chaque chapitre déroule un épisode particulier, bonheur ou malheur, et aboutit à une évocation du paysage intérieur ou extérieur, cadence musicale ponctuant la narration. Un roman dont la force réside dans ce qu’il raconte, et dont la densité réside dans ses prolongements poétiques.

Jean-Pierre Longre

www.grasset.fr 

www.livredepoche.com