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« Mégalométropolis »
David Gascoyne, Pensées nocturnes, ouvrage bilingue – bilingual book, traduit de l’anglais par Michèle Duclos. Postface / Afterword by Roger Scott, Black Herald Press, 2016
Après la parution en français de La vie de l’homme est cette viande (Man’s Life Is This Meat) de David Gascoyne (1916-2001), dont on fête cette année le centenaire de la naissance, Black Herald Press propose une édition bilingue de son poème radiophonique, Pensées nocturnes, diffusé en 1955 par le Third Programme de la BBC. Au sommaire : le poème en trois volets (« Les Veilleurs de Nuit », « Carnaval Mégalométropolitain », « Rencontre avec le Silence »), « Le Poète et la Ville » (1981), essai de Gascoyne inédit en français, et une postface de Roger Scott – ami, archiviste, éditeur du poète et spécialiste de son œuvre ; le tout dans une traduction de Michèle Duclos.
After the publication of a bilingual edition of Man’s Life Is This Meat (La vie de l’homme est cette viande) by David Gascoyne (1916-2001), the centenary of whose birth is celebrated this year, Black Herald Press releases a bilingual edition of his radiophonic poem Night Thoughts, broadcast in 1955 by the Third Programme (BBC). This book includes the three-part poem (‘The Nightwatchers’, ‘Megalometropolitan Carnival’, ‘Encounter with Silence’), an essay by Gascoyne ‘The Poet and the City’ (1981), and an afterword by Roger Scott—a friend, archivist, and editor of the poet, and a specialist of his work; French translation by Michèle Duclos.
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Diffusé en 1955 par le Third Programme de la BBC et publié en 1956 en Grande-Bretagne, Pensées nocturnes, poème radiophonique pour plusieurs voix de David Gascoyne (1916-2001), se présente comme une déambulation en trois volets dans une ville nocturne – en l’occurrence, Londres – qui revêt des formes multiples : cité réelle, rêvée et assoupie, puis fantasmagorique et hallucinatoire, enfer souterrain et ultra-mécanisé, enfin silencieuse et apaisée, rendue à la Nature, à l’espoir et à la renaissance. Partant du thème de la Cité primitive et mythique devenue « Mégalométropolis », le poète dépeint tant « le vide éthique qui est au cœur de notre monde » que la figure du Solitaire perdu dans la multitude, tantôt « privé d’âme et d’individualité », tantôt luttant pour préserver son humanité. À travers cette exploration tour à tour tragique, satirique et existentielle de la Ville, le poète entend aborder « la nuit spirituelle » inextricablement liée à la civilisation moderne et souligner sa quête incessante de lumière, seule capable « d’écarter l’obscurité du Vide », pour citer Roger Scott, et de nous permettre d’accéder à une « solitude partagée ». En complément, deux textes, l’un de David Gascoyne, « Le Poète et la Ville », l’autre de Roger Scott, en postface, retracent la genèse de ce triptyque poétique et ses influences, parmi lesquelles les « Villes » de Rimbaud, le Paradis perdu de Milton, l’Enfer de Dante, ou encore La Terre vaine de T. S. Eliot.
David Gascoyne, l’un des grands poètes britanniques du xxe siècle, est l’auteur de plusieurs recueils – dont Roman Balcony, paru alors qu’il n’a que 16 ans, La vie de l’homme est cette viande, La Folie de Hölderlin et Poems, 1937-42. Dès 1933, lors de ses séjours en France, il fréquente de nombreux artistes et écrivains (Breton, Dalí, Ernst, Éluard…) avant de lier amitié avec Benjamin Fondane et Pierre Jean Jouve. D’abord influencé par le surréalisme (on lui doit le premier ouvrage en anglais consacré à ce mouvement et la traduction des Champs magnétiques de Breton et Soupault), Gascoyne s’en détachera pour se consacrer à une poésie humaniste et spirituelle. Son œuvre, d’une originalité saisissante et visionnaire, est marquée par une profonde angoisse existentielle, empreinte d’un mysticisme prophétique et tourmenté.
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Broadcast in 1955 by the Third Programme (BBC) and published in Great-Britain in 1956, Night Thoughts, a radiophonic poem by David Gascoyne, is a three-part quest in a nocturnal city—in this case, London—which dons various forms: a real, dreamed, and sleeping city, then a phantasmagorical and hallucinatory one, like an underground and mechanized inferno, and lastly silent and appeased, restored to Nature, hope and rebirth. Taking as a starting point the theme of the primaeval and mythic City turned into a “Megalometropolis”, the poet depicts “the ethical emptiness at the core of our…world” as well as the figure of the Solitary, either “soulless” and “devoid of all individuality”, or struggling to preserve his humanity. Through this alternately tragic, satirical, and existential exploration, the poet intends to confront the “spiritual night” inextricably associated with modern civilisation and insists on “his constant search for the light to displace the darkness of the Void” (as Roger Scott writes in his afterword), a search that may allow us to reach “a shared solitude”. This book comprises two additional texts, “The Poet and the City” by David Gascoyne and an afterword by Roger Scott: they unveil the genesis of this poetical triptych and its influences—among them the “Villes” texts by Rimbaud, Milton’s Paradise Lost, Dante’s Inferno, and T. S. Eliot’s The Waste Land.
David Gascoyne (1916-2001), one of the great British poets of the 20th century, is the author of several collections—Roman Balcony, published when he was only 16 years old, Man’s Life Is This Meat, Hölderlin’s Madness and Poems, 1937-42, while his New Collected Poems, edited and introduced by Roger Scott, was released in 2014 (Enitharmon Press). From 1933 onwards, while staying in France, he met many artists and writers (Breton, Dali, Ernst, Éluard...) before befriending the Romanian-French poet and philosopher Benjamin Fondane and the French poet Pierre Jean Jouve. At first influenced by Surrealism (he wrote the first book in English dedicated to this movement and translated into English The Magnetic Fields by Breton and Soupault), by the late 1930s Gascoyne distanced himself from it and began to write a more humanistic and spiritual poetry. Imbued with a startling and visionary originality, his work is marked by a deep existential angst while being fraught with a prophetic, tormented mysticism.
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Black Herald Press
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23/11/2016 | Lien permanent
« Un poète français qui écrit en anglais »
David Gascoyne, La vie de l’homme est cette viande, Black Herald Press éditions, janvier 2016, recueil bilingue traduit de l’anglais par Blandine Longre, avec des autotraductions de David Gascoyne
Postface de Will Stone
Man’s Life Is This Meat
bilingual book
Afterword by Will Stone
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David Gascoyne (1916-2001), l’un des grands poètes britanniques du XXe siècle, est l’auteur de plusieurs recueils – dont Roman Balcony, le premier, paraît alors qu’il n’est âgé que de 16 ans. Il lit très tôt Rimbaud et les surréalistes, puis, à partir de 1933, lors de ses séjours en France, fréquente de nombreux artistes et écrivains (dont Breton, Dalí, Ernst, Éluard…) avant de lier amitié avec Benjamin Fondane, qui lui fera découvrir la philosophie de Léon Chestov, et avec Pierre Jean Jouve, dont l’œuvre le marquera durablement et à laquelle il devra la découverte de Hölderlin. D’abord influencé par le surréalisme (on lui doit le premier ouvrage en anglais consacré au surréalisme français ainsi que le « Premier Manifeste Anglais du Surréalisme »), Gascoyne s’en détache dès la fin des années 1930 pour se consacrer à une poésie à tendance humaniste et spirituelle (Breton lui-même, jugeant ses écrits trop « catholiques », l’« excommuniera » du groupe des surréalistes en 1947). Le recueil Man’s Life Is This Meat, publié en mai 1936 et proposé pour la première fois en français dans son intégralité (le complète un choix de poèmes écrits à la même époque, dont certains traduits par Gascoyne lui-même), appartient bien à la période surréaliste de David Gascoyne, mais témoigne déjà d’une originalité saisissante et d’une imagination hors du commun : marqué par une profonde angoisse existentielle, il comprend des poèmes sculpturaux, crépusculaires, empreints d’un mysticisme prophétique et tourmenté qui participe de l’œuvre visionnaire à venir.
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David Gascoyne (1916-2001), one of the great British poets of the 20th century, is the author of several collections—the first one, Roman Balcony, was published when he was only 16 years old; still in his teens, he began to read Rimbaud and the Surrealists, then, from 1933 onwards, while staying in France, he met a number of artists and writers (Breton, Dali, Ernst, Éluard…) before befriending Benjamin Fondane (through whom he discovered the philosophy of Léon Chestov) and the French poet Pierre Jean Jouve, whose work made a deep impression on him—thanks to this writer, Gascoyne discovered Hölderlin’s work. At first influenced by Surrealism (he wrote the first book in English dedicated to this French movement and the “First Manifesto of English Surrealism”), Gascoyne moved away from it by the late 1930s to write a more humanistic and spiritual poetry (Breton himself, judging his writings too “catholic”, “excommunicated” him from the surrealist group in 1947). Man’s Life Is This Meat, a collection published in May 1936 and presented here for the first time in French in its entirety (in addition with a selection of other poems that Gascoyne self-translated), certainly belongs to his surrealist period, but also bears testimony to his already startling originality and rare imagination: marked by a deep existential angst, it includes sculptural and crepuscular poems, fraught with a prophetic, tormented mysticism which heralds his future visionary work.
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Beyond that savage pretence of knowledge
Beyond that posture of oblivious dream
Into the divided terrain of anguish
Where one walks with bound hands
Where one walks with knotted hair
With eyes searching the zenith
Where one walks like Sebastian
(«Purified Disgust»)
Au-delà de ce simulacre sauvage du savoir
Au-delà de cette posture de rêve oublieux
Dans le terrain morcelé de l’angoisse
Où l’on marche les mains liées
Où l’on marche les cheveux emmêlés
En fouillant des yeux le zénith
Où l’on marche comme Sébastien
(« Dégoût Purifié » 1935)
But the last head is safe in its vegetable dome:
The last head is wrapped in its oiled silk sheath,
While the pale tepid flame of its ichorous brain
Consumes all its body’s dry shells.
(«The Last Head»)
Mais la dernière tête est à l’abri dans son dôme végétal :
La dernière tête est enveloppée dans son fourreau de soie huilée,
Tandis que la flamme tiède et pâle de son cerveau ichoreux
Consume toutes les coquilles sèches de son corps.
(« La Dernière Tête » 1936)
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« David is not an English poet, he is a French poet writing in English. »
Philippe Soupault about David Gascoyne (in conversation with Kathleen Raine)
« David n’est pas un poète anglais, mais un poète français qui écrit en anglais. »
Philippe Soupault à propos de David Gascoyne (lors d’une conversation avec Kathleen Raine)
16/02/2016 | Lien permanent
« L’authentique philosophie existentielle »
David Gascoyne, Après dix années de silence, Léon Chestov / After Ten Year’s Silence, Lev Shestov, traduit de l’anglais par Michèle Duclos, édition bilingue, Black Herald Press, 2020
Dix ans après la mort du philosophe russe Léon Chestov (1886-1938), David Gascoyne (1916-2001), qui l’avait découvert grâce à Benjamin Fondane, lui consacra cet essai destiné à faire connaître en Grande-Bretagne celui qui y restait alors « tout à fait inconnu. » Grâce à cette édition et à cette traduction, les fondements de l’existentialisme chrétien dont se revendiquait le philosophe nous sont présentés d’une manière à la fois claire et précise.
En « quête de la vérité absolue et totale », Chestov était préoccupé par la mort, sans morbidité mais surtout sans l’oublier, comme ont tendance à vouloir le faire les « modernes ». Lui qui ne voulait pas enseigner, afin de garder l’attitude d’un chercheur exigeant, s’efforçait de « lancer des individus dans une existence réelle » et, en un apparent paradoxe, de lutter « contre les idées » ou, plus précisément, contre l’idéalisme et le rationalisme, contre la « Raison Pure », guidant sa pensée du côté de Pascal plutôt que de Descartes.
David Gascoyne, dont le parcours, ici, va de Benjamin Fondane à Léon Chestov (dont Fondane fut en 1939 « l’unique disciple »), accompagne le lecteur sur le chemin de « l’authentique philosophie existentielle » et sur les traces d’un penseur qui ne prétendait pas atteindre la « sagesse », mais exprimer ses vérités.
Jean-Pierre Longre
15/03/2021 | Lien permanent
Black Herald, nouveautés 2017
Black Herald Press
Mai 2017
À paraître
Réalisme total
Totální realismus
Egon Bondy
Poème traduit du tchèque par Eurydice Antolin
Black Herald Press, mai 2017 – 58 pages – 6 €
Ouvrage bilingue (tchèque-français)
Comme je suis le plus grand poète vivant
je songeais à la poésie
Qui se mesure à l’aune seule des secondes
que je passe dans l’impuissance
Egon Bondy (1930-2007), de son vrai nom Zbyněk Fišer, fut dans un premier temps poète, influencé par Dada et le surréalisme, puis prosateur et essayiste. Réalisme total, écrit en 1950 et d’abord publié clandestinement en 1951 par la maison d’édition fondée par Bondy et son ami Ivo Vodseďálek, marque la première rupture esthétique et poétique de son œuvre. Il devient également la figure tutélaire de l’underground tchèque des années 1970, quand nombre de ses textes sont repris par le groupe de musique The Plastic People of the Universe, et jusqu’à nos jours par d’autres musiciens tchèques proches de la musique expérimentale. Il a également influencé l’écrivain Bohumil Hrabal qui, de son propre aveu, s’est inspiré de son réalisme total pour écrire la prose total-réaliste Jarmilka (1952). Marginal inclassable et provocateur, Bondy reste aujourd’hui encore un personnage emblématique de la littérature tchèque.
https://blackheraldpress.wordpress.com/books/realisme-total-totalni-realismus-egon-bondy
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Derniers ouvrages parus
David Gascoyne et la fonction prophétique
Kathleen Raine
Traduit de l’anglais par Michèle Duclos
David Gascoyne and the Prophetic Role
Black Herald Press, mai 2017 – 118 pages – 9 €
Ouvrage bilingue – bilingual book
Après la publication de La vie de l’homme est cette viande, deuxième recueil de David Gascoyne (1916-2001), et de son poème radiophonique Pensées nocturnes, diffusé en 1955 par la BBC, Black Herald Press propose un essai consacré au poète et à son parcours si singulier. Dans ce texte paru en 1966 et jusqu’à présent inédit en français, la poète Kathleen Raine (1908-2003), par ailleurs héritière spirituelle de William Blake, rend hommage au cheminement poétique, littéraire et métaphysique de son ami David Gascoyne.
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The Return to Silence
and other poetical essays
Paul Stubbs
(on Baruch Spinoza, Friedrich Hölderlin, Simone Weil, Arthur Rimbaud, Yves Bonnefoy, and E. M. Cioran)
Black Herald Press – 138 pages – 12 €
‘For nearly two decades (or perhaps millennia) Paul Stubbs has been engaged in the task of imagining what lies beyond the imagination…there is no guardrail to this kind of project, no literary guide or physical limit, only exploration.’—Alice Oswald (The Poetry Review)
https://blackheraldpress.wordpress.com/books/thereturntosilence
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Pensées nocturnes / Night Thoughts
David Gascoyne
ouvrage bilingue – bilingual book
traduit de l’anglais par Michèle Duclos – Postface / Afterword by Roger Scott
Black Herald Press – 156 pages – 16 €
https://blackheraldpress.wordpress.com/books/pensees-nocturnes-night-thoughts-david-gascoyne
Pour commander les ouvrages
http://blackheraldpress.wordpress.com/buy-our-titles
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Marché de la Poésie, Paris
Black Herald Press participera au 35e Marché de la Poésie, du 7 au 11 juin 2017, place Saint-Sulpice (Paris Ve), stand 710, en compagnie des Carnets d’Eucharis & du Visage Vert.
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Black Herald Press
Paris • London
Black Herald Press publie une revue de littérature bilingue, des ouvrages de poésie et des essais.
Black Herald Press publishes a bilingual magazine, poetry books, and essays.
http://blackheraldpress.wordpress.com
14/05/2017 | Lien permanent
Les paradoxes du réel
Egon Bondy, Réalisme total / Totální realismus, traduit du tchèque par Eurydice Antolin, édition bilingue, Black Herald Press, 2017
Kathleen Raine, David Gascoyne et la fonction prophétique / David Gascoyne and the Prophetic Role, traduit de l’anglais par Michèle Duclos, édition bilingue, Black Herald Press, 2017
Egon Bondy (Zbyněk Fišer), né à Prague en 1930, mort à Bratislava en 2007, est de ces poètes trop méconnus en France, et qui dans leur pays ont eu un impact décisif. Influencé par le dadaïsme et le surréalisme, devenu par la suite prosateur, essayiste, historien de la philosophie, il fut à partir des années 1970 « une figure tutélaire de l’underground tchèque », ainsi qu’un personnage des œuvres de Bohumil Hrabal, qui l’appelait « mon ami le poète Egon Bondy ». Publié pour la première fois en 1951 dans la Collection Minuit, maison d’édition clandestine, Réalisme total réapparut au grand jour en 1992, et la traduction d’Eurydice Antolin est la première en français, contribuant ainsi à la connaissance d’une œuvre qui n’a été publiée dans notre langue que par bribes.
Le « réalisme total » est une réaction poétique au « réalisme socialiste » qui envahissait la vie pseudo-culturelle de la Tchécoslovaquie et des autres pays tentant de vivre sous la dictature staliniste. La tentative, en l’occurrence, est celle qui consiste à trouver dans toutes les combinaisons verbales (le premier poème en est une démonstration formelle) la dimension nécessaire à la vie : « Et nous devons recommencer / si de fait nous ne voulons pas mourir ». Les scènes de l’existence quotidienne, les tableaux montrant les êtres, les objets et les paysages familiers (le tramway, un vieillard, les rues de Prague, Noël, l’achat d’un livre…) sont soumis à l’ironie mordante, aux confrontations choquantes, telle celle des femmes « bien habillées » des officiers et des détenus « mal vêtus » des commissariats. Les chants d’amour fou pour « Marie » sont aussi les plus implacables des paradoxes : « Elle me hait encore plus que je ne la hais / car moi en même temps je l’aime ».
À l’opposé des promesses de lendemains qui chantent et de grands soirs, l’engagement poétique d’Egon Bondy donne du réel une vision à la fois complexe et transparente, provocatrice et désespérée. Le « tout est vain » qui émane de sa poésie est lié à ses « monstrueux cauchemars », ses « épouvantables lassitudes », et à la révolte contre un régime qui peut faire dire, au comble du cynisme : « Il n’est pas besoin d’attendre longtemps / conseillait la camarade dans la file d’attente du Comité national / Si vous cherchez un appartement d’emprisonné / il vous sera attribué sans délai ». Dix ans après la mort d’Egon Bondy, on n’en a pas fini avec le « réalisme total ».
Jean-Pierre Longre
J
Juste avant Réalisme total, Black Herald Press a publié David Gascoyne et la fonction prophétique, de Kathleen Raine, traduit par Michèle Duclos. À la suite des précédentes publications de David Gascoyne (La vie de l'homme est cette viande et Pensées nocturnes), cet essai d’une amie du poète, poète elle aussi, permet de mettre en perspective l’œuvre d’un écrivain attiré par « l’aspect messianique du surréalisme », et dont les « poèmes sont parmi les rares poèmes de notre temps à témoigner aussi éloquemment de la vérité de l’imagination au nom de laquelle ils parlent. ».
J.-P. L.
18/08/2017 | Lien permanent
Une revue, deux livres, trois volumes…
Les publications du Black Herald, printemps 2015
Le Black Herald sera présent au Marché de la Poésie, Place Saint-Sulpice, Paris 6ème, du 10 au 14 juin 2015.
The Black Herald n° 5
Literary magazine – Revue de littérature
Issue #5 – Spring 2015 – printemps 2015
160 pages – 15€ – ISBN 978-2-919582-12-9 (ISSN 2266-1913)
With / avec David Gascoyne, Olive Moore, Egon Bondy, Rosemary Lloyd, Pierre Cendors, Andrew Fentham, Peter Oswald, Charles Nodier, Alistair Ian Blyth, Emil Cioran, Bensalem Himmich, Paul Stubbs, Eurydice Antolin, Afonso Cruz, Heller Levinson, Anne-Sylvie Homassel, Philippe Annocque, David Spittle, Cécile Lombard, Jos Roy, Michael Lee Rattigan, Yves et Ada Rémy, Victor Segalen, César Vallejo, Anthony Seidman, Edward Gauvin, Blandine Longre.
Interview with Emil Cioran / Entretien (inédit) avec Emil Cioran.
Contents & contributors / Sommaire et contributeurs
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The Black Herald’s editors are Paul Stubbs and Blandine Longre.
Comité de Rédaction : Paul Stubbs et Blandine Longre.
To order the issue / Pour commander le numéro
DITS DES XHUXHA’I
ANNE-SYLVIE SALZMAN
Tales of the xhuxha’i
bilingual book
translated from the French by the author
recueil bilingue
Black Herald Press, mai 2015
58 pages – 9 € – ISBN 978-2-919582-11-2
« La femme (la xhuxha’i) se retire dans la hutte menstruelle.
Médite le monde.
Elle reviendra dans un corps fait de sang. »
Au fil de contes, de chants, de témoignages mais aussi de quelques malédictions, Anne-Sylvie Salzman, en ethnologue de l’imaginaire, sonde les mœurs et les corps des femmes xhuxha’i – qui parlent aux bêtes, peignent les pierres de leurs menstrues et qui, selon les khyang, auraient pour déesse une matrice séchée. Dits des xhuxha’i esquisse entre les mots la fresque fabuleuse, atemporelle, d’une peuplade dont la chair mythique et immatérielle, à mesure que l’on pense en pénétrer le cœur et l’opaque nature, ne cesse de se dérober à nous ainsi qu’à toute interprétation raisonnée.
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“The woman (the xhuxha’i) takes herself to the menstrual shack.
Broods over the world.
She will come back in a body made of blood.”
Through various tales, songs, eyewitness accounts and a few curses, Anne-Sylvie Salzman, as an ethnologist of the imaginary, explores the customs and the bodies of the xhuxha’i women—who talk to beasts, paint stones with their menstrual blood and whose goddess, according to the khyang, is a dried womb. Tales of the xhuxha’i outlines the legendary portrait of a timeless tribe and its mythical, immaterial flesh—whose core and opaque nature we imagine we can grasp, yet which constantly evades us, escaping any reasoned interpretation.
commander l’ouvrage / order the book
COSMOGRAPHIA
& other poems
BLANDINE LONGRE
with an introduction by Paul Stubbs
Black Herald Press, may 2015
70 pages – 9 € – ISBN 978-2-919582-10-5