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21/08/2012

De Moscou à Moulinsart

Illustration, essai, francophone, Tintin, Hergé, Le Point, Historia, Jean-Pierre LongreCollectif, Les personnages de Tintin dans l’histoire, Le Point, Historia, vol. 1 2011, vol. 2 2012

Points de vue sémiologiques, littéraires, artistiques, psychanalytiques, géographiques, référentiels, intertextuels, psychologiques… j’en passe : les analyses tintinologiques abondent. Une de plus, dira-t-on, avec celle que proposent Le Point et Historia, avec la complicité de périodiques suisse (Le Temps), belges (Le Soir, La Libre Belgique) et québécois (La Presse). Certes, mais le côté historique est le parti pris original de ces deux volumes consacrés aux « événements qui ont inspiré l’œuvre d’Hergé » et par ailleurs abondamment illustrés.

Depuis Tintin au pays des Soviets jusqu’au Trésor de Rackham le Rouge pour le premier tome, et de Tintin en Amérique à l’inachevé Tintin et Alph-Art pour le second, chacun des vingt albums fait l’objet d’un chapitre documenté où chaque personnage est présenté avec ses caractéristiques, ses origines, sa naissance (livresque) ; dans l’ordre : Tintin et Milou, Dupont et Dupond, Rastapopoulos, Tchang, Alcazar, le Dr Müller, Bianca Castafiore, le Capitaine Haddock, Nestor et Tournesol, puis Al Capone, Philippulus, Bergamotte, Abdallah, Wolff, Lampion, Da Figueira, Le Yéti, De la Batellerie, Carreidas et Peggy.

Illustration, essai, francophone, Tintin, Hergé, Le Point, Historia, Jean-Pierre LongreChaque fois, aussi, sont proposés un profil visuel et textuel d’Hergé, quelques considérations culturelles et, surtout, un dossier historique fourni, qui ne cèle rien des circonstances et des influences ayant donné lieu aux scénarios construits par l’auteur, aux décors de chaque aventure, aux relations entre les personnages et leur environnement. La mémoire se rafraîchit et se nourrit à la lecture des pages sur l’URSS, la colonisation, l’égyptologie, les conflits entre la Chine et le Japon, entre la Bolivie et le Paraguay, sur les progrès techniques mis à profit par les faussaires, sur les prémisses de la Seconde Guerre mondiale, le trafic d’opium, les pirates et les corsaires, sur le château de Cheverny, modèle de Moulinsart maintenant dédié à la tintinophilie, sur la prohibition aux USA, la conquête du Pôle Nord, les Incas, l’exploitation du pétrole, les premiers pas sur la lune, la guerre froide, l’esclavagisme, la conquête des sommets himalayens, sur la mode des « people », les détournements d’avions, l’histoire de Cuba, l’affaire Legros... Nous avons droit aussi à un dossier sur Tintin et le cinéma (relations et tentatives souvent malheureuses), et à une bibliographie concernant les « arrière-plans historiques » et le « monde de Tintin ».

Dans ces beaux livres au format de BD, le grand public trouvera de quoi se remémorer des lectures lointaines ou proches, mais aussi de quoi se renseigner grâce à des contributions historiques toujours précises. De quoi, aussi, réfléchir aux rapports entretenus, dans un esprit tel que celui d’Hergé, entre la réalité documentaire et l’imaginaire.

Jean-Pierre Longre

 

http://www.historia.fr/web/evenement/tintin-le-retour-28-...