28/10/2025
Du sang et des livres
Maxime Benoît-Jeannin, Meurtres chez les Goncourt, Asmodée Edern, 2025
Il se passe des choses bizarres et dramatiques dans l’immeuble où habitent Edmond et Jules de Goncourt. Certes, la soirée promet d’être passionnante, réjouissante et fournie : dans l’appartement des fameux duettistes littéraires, vont se réunir quelques personnalités de l’époque : l’imposant Gustave Flaubert, Théophile Gautier avec femme et enfants, une comédienne à succès (pas seulement théâtral), quelques autres invités appartenant au monde du théâtre et du spectacle, et Léonce Jacquelain, un jeune auteur venu de Gand présenter son premier roman, La Passagère de la Méduse, dont Flaubert va faire une lecture « gueulée ». Cette lecture occupe tout ce monde, et aussi une part non négligeable du livre : une mise en abyme, un roman dans le roman, doublant l’intrigue.
Car de l’intrigue, il y en a… Le meurtre sanglant de la voisine de palier des Goncourt, une « très belle jeune femme exerçant le très antique métier qui console les hommes solitaires ou mariés, et parfois les hommes de lettres » – ce qui multiplie les suspects aux yeux du commissaire de quartier, un certain Fenouil, venu enquêter et soupçonner un peu tout le monde. On n’en restera pas là : le comte Dusseuil (on reste dans les éléments immobiliers…), qui habite au-dessus des Goncourt et dont l’épouse, comme par hasard, est la maîtresse de Jules, trouve la mort dans des circonstances compromettantes, qui pourront être cachées grâce à l’arrivée inopinée d’un peintre bohème et de son singe…
Autant dire que se multiplient des péripéties dans lesquelles mort violente et littérature, sans parler de quelques scènes dans lesquelles la sensualité se déploie sans vergogne, s’emboîtent avec beaucoup de vivacité, et souvent d'humour. Meurtres chez les Goncourt est un roman multiple, à lire comme un vrai « thriller littéraire ».
Jean-Pierre Longre
23:44 Publié dans Littérature | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : roman, francophone, maxime benoît-jeannin, asmodée edern, jean-pierre longre |
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