26/06/2017
« Le bal des vivants… »
Mille Ponts par Amelie-les-Crayons
Une production Neomme avec le soutien de la SPPF de l'ADAMI et de la Région Auvergne-Rhône-Alpes.
« 12 nouveaux titres originaux pour un album rythmé et enjoué. Réponse colorée au précédent album, Jusqu'à la Mer qui était introspectif, très boisé, comme un cocon précieux. Ce nouvel opus sera marqué par l'utilisation d'un grand nombre de percussions ou éléments rythmiques. Une grande partie des chansons a été composée à partir d'un rythme, et non d'une harmonie ou suite d'accords. Les arrangements vont donc prendre un chemin beaucoup plus cinglant et dynamique. Ils vont faire la part belle aux percussions donc, mais aussi aux guitares folk claquantes, mandoline, harmonica, slide, et bien sûr piano et voix. Un côté tribal parfois, autour de textes qui parlent de filiation, de liens entre les gens, d'écologie aussi, de solidarité et d'espoir. »
Ecrit et composé par Amélie-les-crayons
Sauf ‘Un Enfant’ Amélie-les-crayons/Thierry Chazelle
Réalisation : Olivier Longre, Bruz, Amélie
Mastering : Christophe Chavanon, Kerwax
Illustrations : Samuel Ribeyron
Amélie-les-crayons : voix, Piano, percussions, guitare, chœurs, bruitages, pieds
Olivier Longre : guitares, percussions, harmonica, clarinette, flûtes, chœurs, bruitages, pieds
Bruz : percussions, bruitages, traitements
Quentin Allemand : marimba, bugle, percussions
Olivier Kikteff : guitares, violoncelle
Guillaume Faure : banjo
Sébastien Quencez : ukulélé, cajon
Guillaume Clary : accordéon, bodhran, flûte
Noémie Lacaf : chœurs, Pieds
autres pieds, bruitages : Charlotte jacquot, David Charrière, Awen le Faou, Kalina, Merlin
- Y'a Plus d'Saison
02. Le Bal des vivants
03. Mon Pays
04. Laleina
05. La Poudrière
06. Madame
07. Un Enfant
08. Mille ponts
09. Le Secret
10. L’Escalier
11. Le Vent dans les Eoliennes
12. Tout dans Tout
CD - digifile 12 titres, livret & textes
CD - digifile - 12 tracks - booklet poster & lyrics
Pour commander : http://shop.neomme.com/product/mille-ponts
Et une nouvelle tournée !
Voir : http://www.amelielescrayons.com/about-us.html
Et du 7 au 30 juillet, au festival Off d'Avignon: https://www.billetweb.fr/amelie-les-crayons-a-avignon
09:28 Publié dans Musique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : musique, chanson, amélie les crayons, neomme | Facebook | | Imprimer |
13/06/2017
Laisser dormir le passé
Francis Dannemark, Martha ou la plus grande joie, Le Castor Astral, 2017
Le passé de Martha est douloureux : son mari radiologue « mort d’un cancer foudroyant » en 2011, puis pour elle une grave chute qui a entraîné deux ans d’hospitalisation et de soins divers, ainsi qu’une mémoire défaillante et des réactions parfois déconcertantes. Malgré cela, avec ses gestes et ses mots inattendus et au fond si appropriés, son sourire contagieux et son regard curieux de tout, c’est un vrai bonheur qui émane de toute sa personne.
Avec son frère jumeau Martin (le narrateur), elle rend visite à Jeanne, une dame âgée qui vit dans l’Yonne et a des révélations à leur faire à propos de leur père. Des révélations qui vont plus loin que ce à quoi ils s’attendaient, donnant une dimension nouvelle à la vie et à la personnalité de leur père et de ses relations avec cette vieille femme d’autant plus attachante que son récit est d’une sincérité absolue, nécessaire et vitale : « Jeanne a cessé de parler. Je l’ai vue fermer les yeux, comme s’il s’agissait de se concentrer très fort. Quelques minutes plus tôt, j’avais senti monter en moi une peur sourde, allait-elle s’effondrer, ou s’éteindre comme une bougie ? Non, elle irait jusqu’au terme de son récit. C’est de la force que je sentais en elle maintenant, et j’en étais bouleversé. ».
Autour de l’histoire centrale en tournent quelques autres, en particulier celle de John, écrivain irlandais dont Martin traduit les œuvres, qui est bizarrement accusé de plagiat et qui s’est retiré du monde pour vivre en paix dans un petit village. L’auteur en fait à l’occasion son porte-parole stylistique : « J’ai peur des trop belles phrases. L’important, c’est qu’une phrase soit si juste qu’on en oublie qu’elle est belle. » – et voilà qui se vérifie à la lecture du roman de Francis Dannemark, dont l’écriture comme naturelle ne laisse rien au hasard.
Oublions donc la beauté des phrases pour apprécier celle des personnages et de leur monde. Malgré les accidents de la vie, les incertitudes de la volonté et les caprices du destin, aucun être n’est mauvais ; tous sont profondément humains : Jeanne à coup sûr, et les hommes qu’elle a connus ; Septime le garagiste au grand cœur, qui ravive celui de Martha ; le frère, la sœur et leur famille… Et ces êtres humains, dans leurs gestes, leurs paroles, donnent à l’ensemble une atmosphère apaisante dont l’oubli des fêlures est une condition : « Le passé a bien le droit de dormir maintenant. Moi, en tout cas, je n’ai plus envie de le réveiller. », dit Martha qui préfère contempler les fleurs bleues ; la fleur bleue, cet idéal que, depuis Novalis, beaucoup se sont échinés à chercher, et qui semble ne pouvoir se réaliser que si sa recherche s’accompagne de « la plus grande joie ». Et la vie va s’écouler, paisible comme l’Yonne.
Jean-Pierre Longre
23:33 Publié dans Littérature | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : roman, francophone, francis dannemark, le castor astral, jean-pierre longre | Facebook | | Imprimer |
07/06/2017
Franz, Caroline et la musique
Gaëlle Josse, Un été à quatre mains, Ateliers Henry Dougier, 2017
De mai à octobre 1824, quatre ans avant sa mort prématurée, Franz Schubert séjourna au château de Zseliz, résidence estivale de la famille Esterhazy, en tant que maître de musique des deux filles de la maison. Parenthèse rurale de relatif bonheur mêlé de mélancolie et de quelque regret de la vie animée de Vienne – vie de travail, de rencontres, d’espoir artistique, de misère aussi, sans compter la maladie qui l’a miné durant l’année 1823. Le jeune homme timide et peu familier des rites aristocratiques trouve dans la campagne hongroise, malgré les conventions et barrières sociales, une sorte de paix intérieure, de sérénité baignée de musique, et l’amour de la fille cadette des Esterhazy, Caroline ; amour jamais révélé, sinon par quelques coups d’œil involontaires et quelques gestes à peine esquissés.
Gaëlle Josse relate ici l’histoire romancée de cet amour, qui fait corps avec la musique : « C’est pour elle que tout lui vient, là, toute cette musique qui déferle, qui l’envahit et qu’il reçoit comme elle lui vient, une source vive, un jaillissement ininterrompu. ». Un amour dont on se doute qu’il est secrètement partagé, qui est pourtant voué à l’inaccomplissement et qui précipitera le départ de Franz. Resteront dans leur mémoire les regards échangés, une « main abandonnée » et « toute cette musique partagée ». Autour du récit principal se profilent d’autres épisodes de l’existence du compositeur, des rappels de sa vie viennoise, de ses difficultés, de ses travaux. Gaëlle Josse, dont nous apprenons dès le début du livre que la musique de Schubert l’ « accompagne depuis longtemps, depuis toujours », connaît parfaitement sa vie et son œuvre.
Surtout, ces pages, rythmées par les vers de La belle meunière, sont un hymne à l’amour et à la musique, inséparables l’un de l’autre ; la narration romanesque, l’analyse psychologique et artistique sont menées avec la délicatesse poétique que l’on trouve dans d’autres œuvres de l’auteure. « Schubert parle au cœur, en accompagnant les plus ténus, les plus impalpables de nos états émotionnels intérieurs, sa musique nous atteint avec une désarmante simplicité, comme la main d’un ami posée sur notre épaule. Si peu de choses, bien souvent, pour y parvenir. Si peu de notes, parfois, pour nous réjouir ou nous consoler. ». On pourrait en dire autant de la prose harmonieuse de ce dense et bref roman.
Jean-Pierre Longre
12:02 Publié dans Littérature et musique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : roman, francophone, musique, franz schubert, gaëlle josse, ateliers henry dougier, jean-pierre longre | Facebook | | Imprimer |