2669

Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

25/07/2017

Une « palette bigarrée »

revue, nouvelle, colombie, roberto salazar morales, brèves, atelier du gué, jean-pierre longreBrèves n° 110, Nouvelles de Colombie, 2017

Dans son introduction, Roberto Salazar Morales affirme qu’« il serait impossible de dresser, en quelques lignes, un tableau complet ou exhaustif de la littérature colombienne contemporaine, d’autant plus que celle-ci se caractérise essentiellement par un éclatement généralisé des thèmes et des formes. ». La richesse et la modernité de cette littérature se manifestent en particulier dans la nouvelle, qui est « le lieu privilégié d’une expérimentation formelle », et qui en Colombie semble avoir plus de succès que dans maints autres pays.

Ce numéro de Brèves, qui contribue par son existence aux manifestations de l’année France-Colombie, réunit grâce à Roberto Salazar Morales une « palette bigarrée de textes » d’auteurs contemporains, dont la plupart sont méconnus voire totalement inconnus en France (hormis chez les spécialistes ou les lecteurs avertis, on ne cite guère que Gabríel Garcia Márquez ou Alvaro Mutis). Anthologie salutaire, donc, qui donne un brillant aperçu de styles et de motifs divers. Littérature urbaine, aventures de la vie quotidienne, péripéties inattendues, humour noir, satire, visions poétiques… Toutes les tonalités, tous les registres, tous les sujets – le lecteur y trouve son plaisir, matière à rire ou à sourire, à satisfaire sa colère ou son goût de l’étrange, mais aussi matière à réfléchir : par exemple sur la difficulté à se faire publier ou sur la survie (momentanée) d’un poète (Rimbaud, en l’occurrence), sur la pérennité du tempérament et du sort d’Antigone, sur la vie et la mort… Les textes de Luis Fayad, Diana Ospina Obando, Luis Noriega, Carolina Sanin, Eduardo Garcia Aguilar, Jorge Aristizabal Gáfaro, Margarita Garcia Robayo, José Zuleta, Pablo Montoya, Juan Esteban Constain, Antonio Ungar, Ricardo Silva, Juan Alvarez, traduits par Anne Proenza, Samuel Monsalve, Marie Dadez, Roberto Salazar, Felipe Cammaert, sont complétés par des œuvres foisonnantes, colorées, transgressives de l’artiste Pedro Ruiz, savamment présentées par William Ospina, et par lesquelles on se laisse volontiers embarquer.

Plusieurs numéros de Brèves ont déjà été consacrés, en tout ou en partie, à des nouvelles venues de l’étranger. De la Nouvelle-Zélande à la Norvège, du Mexique à l’Estonie en passant par le Sénégal, l’Algérie ou la Roumanie, la littérature franchit allègrement les frontières géographiques, linguistiques et culturelles. Textes courts, dimensions internationales. Voilà, entre autres, ce qui se concocte à l’Atelier du Gué, rue du Village, à Villelongue d’Aude – et qui rayonne.

Jean-Pierre Longre

www.atelierdugue.com

http://difpop.com