20/12/2019
Un polar malicieux
Sophie Chabanel, Le Blues du chat, Le Seuil /Cadre noir, 2019
Le chat n’est pas le héros de l’histoire, mais un comparse distrayant et problématique, dont le « blues » ira jusqu’à nécessiter la consultation d’un comportementaliste… Pour la commissaire Romano, le problème est cependant secondaire, car elle a sur les bras une enquête délicate ; elle concerne la mort d’un certain François-Xavier Tourtier, ancien banquier volage et véreux, qui paraît s’être assagi en s’intéressant à la fabrication de fours solaires. Empoisonné, semble-t-il, au jus de crevette… Sa jeune épouse Ariane, veuve rapidement consolable, un prêtre aussi séduisant que hors normes, un grand-père compréhensif, un associé idéaliste, un trader menaçant – les suspects ne manquent pas et la pression des autorités pèse de plus en plus sur les enquêteurs.
Romano, commissaire atypique, dont la vie professionnelle passe avant toutes considérations sentimentales, mais qui ne crache pas sur un aller-retour Lille-Porto pour une visite éclair à son amant du moment, Romano, donc, secondée par son adjoint Tellier, dont les opinions parfois exacerbées détonnent dans la police, et par Clément, aussi fidèle et timide que grassouillet, mène l’enquête avec une ardeur qui la fait parfois franchir les limites de la légalité, mais qui s’avère efficace. Elle s’en sort toujours, et ne se laisse pas abattre par les colères du divisionnaire Bertin.
Le suspense est habilement ménagé, le ton est plaisant, le style alerte. Un polar impeccablement écrit, malicieux, qui ne donne ni dans la violence excessive ni dans la mièvrerie, et que l’on peut trouver – qualificatif étonnant pour le genre, concédons-le – apaisant.
Jean-Pierre Longre
23:15 Publié dans Littérature | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : roman, policier, francophone, sophie chabanel, le seuil, jean-pierre longre | Facebook | | Imprimer |
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