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31/10/2022

Faire justice à tout prix

Roman, thriller, anglophone, États-Unis, Harlan Coben, Roxane Azimi, Belfond, Jean-Pierre LongreLire, relire... Harlan Coben, Gagner n’est pas jouer, traduit de l’anglais (États-Unis) par Roxane Azimi, Belfond, 2021, Pocket, 2022

Windsor Horne Lockwood III, dit Win, a tout pour lui. Héritier d’une famille richissime, bel homme, intelligent, d’une force physique au-dessus de la moyenne… Revers de la médaille : cynique et sans scrupules, fuyant tout sentimentalisme (surtout en amour), adepte de la formule « la fin justifie les moyens », même les plus brutaux (surtout pour faire justice, concédons-le). La fin, en l’occurrence : trouver qui a assassiné un vieil homme vivant en solitaire, quasiment caché, dans un appartement de New-York, et élucider toutes les ramifications qui s’ensuivent ; les moyens : tous ceux qui sont possibles, physiquement, matériellement et moralement.

On n’entrera pas ici dans le détail de l’enquête et des actions menées par Win, ce privé très spécial. L’assassinat de l’homme le ramène à une histoire familiale vieille de plus de vingt ans, notamment à la mort de son oncle et à la séquestration de sa cousine dans la « cabane des horreurs », ainsi qu’à un vol de tableaux appartenant aux Lockwood. L’affaire est aussi liée à un attentat mortel perpétré il y a longtemps par de jeunes anarchistes, dont la plupart ont mystérieusement disparu… Bref, l’intrigue est complexe, le suspense habilement entretenu, les rebondissements nombreux, le dénouement inattendu.

L’histoire, racontée à la première personne par Win, est semée de considérations sociales et psychologiques qui ajoutent une autre qualité au protagoniste : la lucidité, par exemple à propos du milieu des affaires : « Voilà pourquoi ils sont si nombreux à contourner la loi, à la transgresser, à tricher. Le risque de se faire prendre ? Très mince. De finir au tribunal ? Plus mince encore. Et si, malgré tout, le riche se fait pincer, la probabilité de payer une simple amende inférieure à la somme d’argent que vous avez volée ? Énorme. De purger une quelconque peine de prison ? Infinitésimale. » ; ou à son propos même : « En me voyant, vous avez l’impression que je vous regarde de haut. Cela vous inspire un sentiment de rancœur et d’envie. Tous vos échecs, réels ou ressentis comme tels, alimentent votre agressivité envers moi. » Gagner n’est pas jouer est un vrai et grand thriller, intelligent et musclé, comme son héros. Et Harlan Coben est un maître en la matière.

Jean-Pierre Longre

www.belfond.fr

www.lisez.com/pocket/15

www.harlan-coben.fr  

05/12/2021

Un roman stéréoscopique

Roman, anglophone, États-Unis, Téa Obreht, Blandine Longre, Calmann LévyTéa Obreht, Inland, traduit de l’anglais (États-Unis) par Blandine Longre, Calmann-Lévy, 2020, Le livre de poche, 2021

Il est des œuvres qui confirment pleinement l’assertion de certains théoriciens de la littérature : en un temps où les écrivains ne composent plus d’épopées, ce sont les grands romans qui y suppléent. Inland fait partie de ceux-ci. Tout y est : la réalité historique comme point de départ, des héros qui tentent de survivre face à l’adversité, de grands espaces naturels, de l’action parfois violente, des interventions épisodiques de l’au-delà, une double dimension, spatiale et temporelle…

D’un côté, nous avons l’histoire de Lurie, jeune « Turc » qui, après une période où la délinquance le mena jusqu’au meurtre, s’engage dans le Camel Military Corps – un bataillon de chameaux destinés à remplacer mules et chevaux pour transporter le matériel militaire jusqu’en Californie, au milieu du XIXe siècle. Outre sa sobriété bien connue, « le chameau est vigoureux des oreilles à la plante des pieds. Son cœur appartient à son cavalier. Et sa haute taille lui offre tout l’horizon à contempler. ». Une troupe qui ne passe pas inaperçue dans le Far-West américain, mais dont, une fois sa mission accomplie, l’existence se délite – et l’histoire de Lorie se déroule par la voix même du garçon, qui s’adresse à Burke, son cher animal, jusqu’au point de non-retour.

roman,anglophone,États-unis,téa obreht,blandine longre,calmann-lévyDe l’autre côté, vingt-quatre heures de la vie de Nora durant l’année 1893, dans son ranch d’Arizona. La sécheresse et la chaleur sont telles que les réserves d’eau sont épuisées, si bien que son mari Emmett, imprimeur et directeur du journal local, est parti depuis quelques jours se réapprovisionner ; et il ne revient toujours pas… Il y a là ses trois fils, la jeune Josie qui parle aux morts, et donc Nora Lark, confrontée à toutes les difficultés naturelles et humaines, mais qui dialogue souvent avec Evelyn, sa fille morte de chaleur il y a plusieurs années – dialogues souvent rassérénants :

« Je constate que tu te sens mieux, maman.

En effet. Mais la soirée qui s’annonce va être un carnage, s’il me faut obliger tes rustres de frères à avouer où ils étaient et ce qu’ils ont fait.

Papa sera peut-être rentré à la maison d’ici là.

Parfait. Qu’il se débrouille avec tes frères, dans ce cas. »

Le déroulement des chapitres marque le temps (matin, après-midi etc.) mais, comme au théâtre, le récit et les dialogues débordent largement ces limites, mettant en perspective le passé et l’ailleurs, qui font comprendre beaucoup de choses.

Les deux histoires, celle de Lurie et celle de Nora, ne sont ni vraiment éloignées l'une de l'autre, ni complètement parallèles, puisqu’il y aura un point de jonction dont l’approche se fera peu à peu, notamment grâce à Toby, le plus jeune fils de Nora, qui remarque les traces d’une bête mystérieuse… La rencontre est surprenante, même si le suspense narratif la laisse prévoir. Une narration pleine de vie, souvent haletante, et qui, au-delà du tragique, se nourrit de poésie, d’humour parfois parodique. Voilà un roman qui, sous sa double intrigue, recèle de nombreux itinéraires, des harmoniques inattendues, de multiples facettes. Au cours de la soirée, Toby montre à sa mère un stéréoscope : « L’enfant changeait les vues tout en jacassant sans discontinuer sur ce qu’elle découvrait : ici, la Ménagerie de Paris, là, le Palais de l’horticulture. Et là, la grande gare ferroviaire de Philadelphie ! Devant les yeux de Nora défilaient à toute allure des colonnes grises et floues, des enchevêtrements de métal, de brefs aperçus de lointains jardins. Il lui fit voir un animal ridiculement grand, tacheté de marbrures carrées, et son esprit avait presque déterré son nom… qu’était-ce donc ? ». Inland est à l’image de cette lanterne magique, une épopée stéréoscopique.

Jean-Pierre Longre

 

https://calmann-levy.fr

www.livredepoche.com  

www.teaobreht.com

13/03/2020

Des airs qui pleurent, des airs qui rient

Poésie, anglophone, États-Unis, Langston Hughes, Frédéric Sylvanise, éditions Joca Seria, Jean-Pierre LongreLangston Hughes, Mes beaux habits au clou, traduction de l’anglais (États-Unis) et postface de Frédéric Sylvanise, éditions Joca Seria, 2019

Le blues n’est pas seulement une musique. Du moins, sa musique peut être celle des mots, et Langston Hughes l’a prouvé, en suivant les règles strictes du genre : répétition des premiers vers, vers impairs avec rimes, langue populaire mais utilisée avec respect… Comme l’écrit Frédéric Sylvanise dans sa postface : « Le blues vient de la rue, mais il ne faudrait pas lui ôter toute dignité. […] Même dans le malheur, le bluesman cherche lui aussi à s’élever ».

Si le blues en tant que genre et en tant qu’état d’esprit est dominant dans ce recueil, il n’en est qu’un aspect. D’autres formes poétiques s’y épanouissent, avec des textes à la musicalité tout aussi suggestive, aux rythmes et aux sonorités tout aussi prégnants, aux thèmes tout aussi populaires. La misère sociale, le racisme et ses conséquences, le malheur et la mort, l’alcool et la méchanceté, les plaintes en forme de prières, les anecdotes domestiques, la nostalgie et les rêves inaccomplis, et bien sûr les sentiments humains – l’amitié et surtout l’amour, le plus souvent malheureux, mais donnant çà et là l’occasion d’une allusion au bonheur et à l’érotisme souriant d’une fille « trop jolie »… Chants de fidélité et de souffrance à la fois :

« Quand un type aime vraiment sa femme

I’ la quitte pas en plein hiver. 

 

I’ m’a dit qu’i’m’aimait.

Mais il a sûrement menti.

I’ m’a dit qu’i’m’aimait.

Il a sûrement menti.

Mais c’est l’seul homme que j’aimerai

Jusqu’à la fin d’ma vie. »

 

Poésie du peuple, Mes beaux habits au clou (le titre annonce la dominante) est un recueil d’une grande beauté, où le désespoir et l’espoir se côtoient comme naturellement, où les pleurs et les rires se mêlent sans vergogne, où la brutalité n’empêche pas la plus grande douceur de s’exprimer, où l’idée de la mort fait partie de la vie.

« J’attends ma maman,

C’est la Mort.

 

Dis-le tout doux,

Dis-le tout doux si tu veux bien.

 

« J’attends ma maman,

La Mort. ».

Jean-Pierre Longre

www.jocaseria.fr

30/09/2014

« Une histoire rude »

Roman, anglophone, états-unis, Robert Goolrick, Marie de Prémonville, éditions Anne Carrière, Pocket, Jean-Pierre LongreRobert Goolrick, Arrive un vagabond, traduit de l’anglais (États-Unis) par Marie de Prémonville, Éditions Anne Carrière, 2012, Pocket, 2014

Pendant la première moitié du roman, on se sent bien. Blotties dans l’atmosphère sereine d’un petit bourg de Virginie, peu après la deuxième guerre mondiale, quelques familles vivent en harmonie dans des maisons bien rangées autour de boutiques où l’on trouve tout le nécessaire. Cette tranquillité tient certes à la bienveillance de chacun, mais aussi à l’autorité des pasteurs dans la bouche desquels l’enfer est une menace permanente, à un repli instinctif sur soi et à une ségrégation caractéristique des États-Unis d’Amérique de cette époque : chacun chez soi, les Blancs en ville, les Noirs en  périphérie.

Roman, anglophone, états-unis, Robert Goolrick, Marie de Prémonville, éditions Anne Carrière, Pocket, Jean-Pierre LongreQuand « arrive un vagabond », ce Charlie Beale épris de liberté, de la nature et des grands espaces, il est accueilli avec une curiosité un peu méfiante, mais sans animosité. Il est même pris en amitié par Will le boucher, sa femme Alma et surtout leur fils Sam, un petit garçon de cinq ans auquel il fait découvrir des tas de choses que recèle la campagne environnante et que ses parents n’ont pas le temps de lui montrer. Tout se passe d’une manière lisse, jusqu’au jour où Charlie s’éprend de Sylvan, jeune femme à peine tirée de l’enfance et de sa campagne reculée par un homme brutal qui l’a carrément achetée à ses parents afin de l’épouser. Sylvan, qui par films et magazines interposés ne rêve que de Hollywood et de robes de stars, voit le beau Charlie à travers le prisme du cinéma et de ses rêves. Elle n’a donc pas de mal à se laisser aimer passionnément par le nouveau venu. À partir de là commence la descente ; le mal s’insinue d’abord sournoisement, puis les destins vont basculer de plus en plus tragiquement, sous les yeux du petit garçon lié à Charlie par une promesse tenace.

L’art de Robert Goolrick tient du piège et de l’accélération. D’abord la mise en confiance, qui confine à la monotonie rassurante, puis des péripéties apparemment sans conséquences et restant dans les normes du comportement humain (l’amitié solide, l’amour joyeusement fou), enfin le drame, qui arrive presque sans crier gare et qui laissera des traces indélébiles. Comme l’explique le narrateur final, cinquante ans après, à de nouveaux venus dans le pays : « C’est une histoire rude. Aussi accueillant qu’il paraisse, ce n’est pas un pays facile. Mais on ne peut vivre de la terre sans la connaître, on ne peut la fouler sans se rappeler que nos pas ne sont pas les premiers ». Oui, une histoire rude, d’amour, de terre et de sang.

Jean-Pierre Longre

www.anne-carriere.fr

www.pocket.fr   

www.robertgoolrick.com

26/09/2014

Paradoxes et vérité

Russell Banks, Lointain souvenir de la peau. Traduit de l’américain par Pierre Furlan, Actes Sud, 2012, Babel, 2013

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Premier paradoxe : aux États-Unis d’Amérique, les délinquants sexuels condamnés puis libérés ne doivent pas sortir des limites de leur comté, et ont interdiction de résider à moins de 800 mètres d’un lieu susceptible d’être fréquenté par des enfants (école, bibliothèque, centre de loisirs etc.). En Floride, dans le comté de Calusa (nom sous lequel ne se cache pas vraiment celui de Miami), quelles solutions leur reste-t-il ? L’aéroport, les marais ou le viaduc qui relie la ville à la mer, et sous lequel vit effectivement une colonie de parias.

Second paradoxe : le Kid, 21 ans, bracelet électronique à la cheville, fait partie de ces parias, et a planté sa tente sous ce viaduc. Pourtant, il est vierge. Son addiction au sexe, qui le tient depuis l’enfance, est purement virtuelle, passant par des sites internet qui n’ont aucun secret pour lui ; la seule incursion qu’il a faite dans le monde réel n’a été qu’une tentative minable, un lamentable piège, et lui a valu sa condamnation. Vierge sexuellement, il l’est aussi socialement ; sans attache parentale, ses seuls amis sont un iguane, puis une chienne et un perroquet ; ses compagnons d’infortune ne sont que des voisins plus ou moins clochardisés, puis ou moins sympathiques, obéissant au « chacun pour soi » des exclus. Frotté à la dure réalité, le Kid perdra sa naïveté, aura l’occasion de mettre son intelligence à l’épreuve, de toucher du doigt la complexité de l’existence : « À présent, lentement, il commence à se rendre compte qu’il pourrait ne pas être quelqu’un d’exceptionnel mais qu’au moins il a une importance par le simple fait d’être qui il est, qu’en réalité il n’est pas comme la masse de l’humanité telle qu’elle était à ses débuts, comme ces gens dont la vie entière, tout ce qu’ils décidaient de faire ou de ne pas faire, était déterminée par des facteurs extérieurs, par les conditions et les circonstances de leur naissance et par les gens qu’ils trouvaient là pour les accompagner dans leur vie ».

Roman, anglophone, états-unis, Russel Banks, Pierre Furlan, Actes sud, Leméac, Jean-Pierre Longre

Cette démarche et cette transformation sont déclenchées par l’arrivée dans la vie du Kid d’un étrange personnage, le « Professeur », qui dans le cadre de ses recherches sociologiques s’intéresse particulièrement au jeune homme. Sans dévoiler les mystères de son propre passé ni les secrets de son présent, le « Professeur » parvient à faire parler son protégé, à lui faire prendre conscience de la vie, des sentiments, des relations humaines, mais aussi de la difficulté, voire de l’impossibilité de connaître la vérité, comme il est impossible de savoir si le trésor des pirates de jadis est vraiment caché quelque part.

Voilà une des questions centrales de ce grand roman : peut-on croire sans savoir ? « Ouais, bon, moi, il faut que je sache si cette histoire est vraie ou pas. Parce que s’il s’agit juste de croire, je peux aller d’un côté comme de l’autre. Et si je vais d’un côté, mon « comportement humain » sera pas le même que si je vais de l’autre et vice versa. Quel que soit le côté où je vais, j’aurai peur que ce soit pas le bon côté, et mon comportement humain sera pas bon non plus. On est pas dans un roman ou un film, tu comprends, où des conneries de ce genre n’ont aucune importance puisqu’à la fin on sait ce qui s’est réellement passé ». Dernier enchaînement de paradoxes : Lointain souvenir de la peau est bien un roman, mais un roman qui interroge la réalité sans forcément trouver de réponse, une fiction que l’on peut ranger dans la catégorie du réalisme social, mais qui met en avant les mensonges d’une société disparaissant sous les illusions du monde virtuel des écrans d’ordinateurs. « Ce qu’il sait pourtant, c’est que si rien n’est vrai, alors rien n’est réel. La logique le lui dit. Et si rien n’est réel, alors rien n’a d’importance ».

Jean-Pierre Longre

www.actes-sud.fr   

29/01/2013

Entre deux

Roman, anglophone, états-unis, Willa Cather, Anne-Sylvie Homassel, les éditions du sonneur, Jean-Pierre LongreWilla Cather, Le pont d’Alexander, traduit de l’anglais (États-Unis) par Anne-Sylvie Homassel, Les éditions du Sonneur, 2012

Bartley Alexander a bâti sa réputation en construisant des ponts, et il a tout pour être un homme heureux : un métier qu’il aime et qui lui permet de largement gagner sa vie, la renommée, une épouse parfaite et vigilante, des occasions de voyager entre les États-Unis, où il réside, et l’Angleterre, où il se rend fréquemment pour son travail, au prix de longues traversées en bateau (nous sommes au début du XXe siècle).

Mais parallèlement aux difficultés qu’il rencontre dans la construction du pont Moorlock, au Canada, une faille va s’ouvrir dans sa vie sentimentale. À Londres, il retrouve Hilda Burgoyne, fameuse actrice de théâtre, qu’il a autrefois connue et aimée, et qu’il redoute d’aimer de nouveau. Le roman est la relation de sa passion (au sens premier et plein du terme) qui le mine intérieurement, pris entre la fidélité à son épouse Winifred qui a « modelé sa vie » et la tentation de tout recommencer avec Hilda, qui lui donne une « force nouvelle ». Comment combler cet écart, comment échapper à « la fissure dans le mur, [à] l’écroulement, [au] nuage de poussière » ?

Le pont d’Alexander, dont le titre est à la fois reflet d’une réalité matérielle et symbole des émotions et incertitudes plus ou moins voilées du protagoniste, est un récit à la fois tout en délicatesse et tout en puissance, tout en fragilité et tout en force, comme le sont les personnages et comme l’est la destinée d’un homme qui ne peut échapper à sa dualité fondamentale. Publié en 1912, ce premier roman de Willa Cather (dont les éditions du Sonneur ont déjà publié La nièce de Flaubert) témoigne déjà d’une maîtrise parfaite de la faculté d’évocation des troubles de l’âme humaine.

Jean-Pierre Longre

www.editionsdusonneur.com