17/09/2013
« De l’autre côté du langage »
W. S. Graham, Les Dialogues obscurs / The Dark Dialogues, poèmes choisis traduits de l’anglais par Anne-Sylvie Homassel et Blandine Longre. Introduction de Michael Snow, postface de Paul Stubbs. Black Herald Press, 2013.
William Sydney Graham (1918-1986) est considéré comme l’un des grands poètes britanniques du XXe siècle, mais n’avait jusqu’à présent jamais été publié en français (hormis quelques textes dans des revues). Les éditions Black Herald Press font donc œuvre salutaire avec ce volume bilingue de poèmes (bien) choisis. Selon Paul Stubbs, d’ailleurs, si cette publication est d’abord destinée à faire connaître cette œuvre aux lecteurs français, elle doit aussi permettre au poète « de se libérer de certaines comparaisons littéraires des plus superflues »… Propos quelque peu polémique mais pertinent, qui insiste sur le fait que la traduction est une mutation, une réadaptation de la poésie dans une langue différente, qui lui permet de sortir de son « insularité ». C’est en cela, aussi, que la confrontation des deux versions (anglaise et française) est bien venue.
L’ouverture et l’élargissement du travail poétique sont d’ailleurs revendiqués par Graham lui-même, dans ses « Notes sur une poésie de la libération » ici reproduites. Pour lui, « le poème est plus que l’intention du poète ». « Pour chaque individu il prend une vigueur nouvelle. C’est le lecteur qui le ramène à la vie et il participe à la transformation du lecteur ».
Fort de ces considérations, et de la présentation faite par Michael Snow (ami du poète, décédé trop tôt pour voir cette parution), le lecteur peut pénétrer dans le monde de W. S. Graham, se glisser peut-être « entre moi et cet environnement qui m’envahit de toute part », et composer avec l’apparente obscurité (que le titre du recueil ne dément pas) de certains textes, qui conduisent « de l’autre côté / Du langage ». Il s’agit d’être à l’écoute (« Je laisse ceci à ton oreille pour quand tu t’éveilleras »), de savoir être « réceptif » :
« Ces fragments que j’envoie voyager
Les reçois-tu ? Hélas,
Je ne le sais pas, ne sais pas davantage
Si l’on m’entend ici. ».
Alors, comme l’espère le poète, le lecteur « ramène » le sens des mots « à la vie » :
« Imagine une forêt
Une vraie forêt
Tu y marches et elle soupire
Autour de toi là où tu vas dans une profonde
Ballade à la frontière d’un temps
Où il te semble avoir déjà marché. ».
Laissons déambuler le poète, et tentons de marcher sur ses traces, chacun à son rythme, chacun à son pas.
Jean-Pierre Longre
11:00 Publié dans Littérature | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poésie, anglophone, w. s. graham, anne-sylvie homassel, blandine longre, michael snow, paul stubbs, black herald press, jean-pierre longre | Facebook | | Imprimer |
29/01/2013
Entre deux
Willa Cather, Le pont d’Alexander, traduit de l’anglais (États-Unis) par Anne-Sylvie Homassel, Les éditions du Sonneur, 2012
Bartley Alexander a bâti sa réputation en construisant des ponts, et il a tout pour être un homme heureux : un métier qu’il aime et qui lui permet de largement gagner sa vie, la renommée, une épouse parfaite et vigilante, des occasions de voyager entre les États-Unis, où il réside, et l’Angleterre, où il se rend fréquemment pour son travail, au prix de longues traversées en bateau (nous sommes au début du XXe siècle).
Mais parallèlement aux difficultés qu’il rencontre dans la construction du pont Moorlock, au Canada, une faille va s’ouvrir dans sa vie sentimentale. À Londres, il retrouve Hilda Burgoyne, fameuse actrice de théâtre, qu’il a autrefois connue et aimée, et qu’il redoute d’aimer de nouveau. Le roman est la relation de sa passion (au sens premier et plein du terme) qui le mine intérieurement, pris entre la fidélité à son épouse Winifred qui a « modelé sa vie » et la tentation de tout recommencer avec Hilda, qui lui donne une « force nouvelle ». Comment combler cet écart, comment échapper à « la fissure dans le mur, [à] l’écroulement, [au] nuage de poussière » ?
Le pont d’Alexander, dont le titre est à la fois reflet d’une réalité matérielle et symbole des émotions et incertitudes plus ou moins voilées du protagoniste, est un récit à la fois tout en délicatesse et tout en puissance, tout en fragilité et tout en force, comme le sont les personnages et comme l’est la destinée d’un homme qui ne peut échapper à sa dualité fondamentale. Publié en 1912, ce premier roman de Willa Cather (dont les éditions du Sonneur ont déjà publié La nièce de Flaubert) témoigne déjà d’une maîtrise parfaite de la faculté d’évocation des troubles de l’âme humaine.
Jean-Pierre Longre
15:41 Publié dans Littérature | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : roman, anglophone, états-unis, willa cather, anne-sylvie homassel, les éditions du sonneur, jean-pierre longre | Facebook | | Imprimer |
12/12/2012
Les masques de la vie
Tabish Khair , À propos d’un thug. Traduit de l'anglais (Inde) par Blandine Longre, Les éditions du sonneur, 2012
« M. Ali, j’ai parfois l’impression que ce que nous sommes, ce que nous paraissons être, ce que nous prétendons être et ce que nous sommes aux yeux des autres sont quatre choses bien distinctes. Telle est la nature de l’existence, l’une de ses nombreuses imperfections, pourriez-vous ajouter » : le capitaine William Meadows, revenu d’Inde en 1837 avec Amir Ali, semble avoir compris ce qui fait la diversité de l’existence et de ses énigmes, des récits que l’on en fait, aux autres et à soi ; ils sont au cœur du roman de Tabish Khair.
Le protagoniste, donc, s’est installé dans le Londres victorien, sous la protection du capitaine Meadows, qui lui demande de raconter sa vie d’adepte du « thugisme », secte réunissant jadis des musulmans et des hindous pratiquant rituellement le vol et le meurtre. En parallèle, Amir confie à Jenny, la jeune servante qu’il aime, dans des lettres dont il sait qu’elle ne pourra les lire, les vraies vicissitudes de sa vie en Inde et ses doutes actuels, dans la grisaille anglaise.
Une autre intrigue met en scène le fameux phrénologue lord Batterstone, dont la volonté est de montrer à tout prix le bien-fondé de ses théories raciales, et son employé John May qui, à force de chercher pour son patron des crânes difformes dans les tombes, sombrera dans l’acharnement du meurtre, entraînant ses complices avec lui. Le récit tourne au roman noir, avec double enquête, officielle et journalistique d’une part, nourrissant le fantasme du « cannibale décapiteur », officieuse et populaire d’autre part, assurée par quelques représentants efficaces et solidaires de la populace des bas-quartiers.
Tabish Khair, dont l’art des récits alternés se manifestait déjà dans Apaiser la poussière, sait que la vie humaine n’est pas une, et que l’existence n’est pas vouée à la certitude ; surtout, il sait l’écrire, par le truchement d’histoires qui se situent aux confins du réel, aux limites de la possibilité, aux frontières du doute. Et il sait le confier à la plume fictive de ses personnages : « Qu’il est étrange de devenir ce qu’on n’est pas. Quelques histoires, quelques mots suffisent-ils ? Notre emprise sur la réalité est-elle si faible, si précaire ? Les histoires – racontées par nous ou par d’autres – peuvent-elles nous transformer ainsi ? Et pour quelle raison avons-nous besoin de nous en revêtir – quelle que soit notre manière d’avoir prise sur la réalité, et quelle que soit cette réalité ? Est-ce donc ce à quoi nous nous résumons ? Des histoires, des mots, un souffle ? ».
Jean-Pierre Longre
http://blongre.hautetfort.com/archive/2012/04/29/a-propos-d-un-thug.html
15:54 Publié dans Littérature | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : roman, anglophone, inde, tabish khair, blandine longre, les éditions du sonneur, jean-pierre longre | Facebook | | Imprimer |
03/11/2012
Le numéro trois est arrivé !
The Black Herald – 3
Literary magazine – Revue de littérature
Issue #3 – September 2012 - Septembre 2012
190 pages – 15€ / £13 / $19 – ISBN 978-2-919582-04-4
Poetry, short fiction, prose, essays, translations.
Poésie, fiction courte, prose, essais, traductions.
With / avec W.S. Graham, Gregory Corso, Andrew Fentham, Louis Calaferte, Iain Britton, Jos Roy, Tristan Corbière, Michael Lee Rattigan, Clayton Eshleman, Denis Buican, John Taylor, César Vallejo, Anne-Sylvie Homassel, Cécile Lombard, Gary J. Shipley, Rosemary Lloyd, Bernard Bourrit, Mylène Catel, Nicolas Cavaillès, Ernest Delahaye, Sébastien Doubinsky, Gerburg Garmann, Michel Gerbal, Allan Graubard, Sadie Hoagland, James Joyce, João Melo, Andrew O’Donnell, Kirby Olson, Devin Horan, Dominique Quélen, Nathalie Riera, Paul B. Roth, Alexandra Sashe, Will Stone, Anthony Seidman, Ingrid Soren, August Stramm, Pierre Troullier, Romain Verger, Anthony Vivis, Elisabeth Willenz, Mark Wilson, Paul Stubbs, Blandine Longre et des essais sur / and essays about Charles Baudelaire, Francis Bacon. Images: Ágnes Cserháti, Olivier Longre, Will Stone, Devin Horan. Design: Sandrine Duvillier.
The Black Herald is edited by Paul Stubbs and Blandine Longre
Comité de Rédaction : Paul Stubbs et Blandine Longre
17:34 Publié dans Littérature, Revue | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : revue, anglophone, francophone, poésie, nouvelle, essai, blandine longre, paul stubbs, black herald press | Facebook | | Imprimer |
04/05/2012
Le rien et Flaubert
William Wilkie Collins, En quête du rien, traduction de l’anglais par Anne-Sylvie Homassel, Les éditions du Sonneur, 2011
Willa Cather, La nièce de Flaubert, traduction de l’anglais et préface par Anne-Sylvie Homassel, Les éditions du Sonneur, 2012
Comme si cela procédait d’une démarche volontaire, les éditions du Sonneur ont récemment publié dans leur « petite collection », à quelques mois de distance, deux livres aux contenus apparemment bien différents, mais dont le rapprochement, pour fortuit qu’il soit, laisse à penser.
Dans En quête du rien, témoignage d’un voyageur anonyme, un écrivain se voit prescrire par son médecin une cure de repos total, d’inoccupation complète, de tranquillité absolue, ce qui ne va pas sans difficultés, tant le néant est proche de l’oisiveté. Cela donne lieu à un savoureux morceau d’humour. Dans La nièce de Flaubert, on assiste, en 1930 à Aix-les-Bains, à la rencontre de l’auteur avec Caroline Franklin-Grout, nièce du grand écrivain, élevée par lui, évoluant dans le souvenir vivant et créateur de son monde. Discussions émouvantes et nourries sur Flaubert, ses amis, l’écriture, la lecture, la musique, l’art, et beau portrait de vieille femme cultivée, active, qui fut dans son enfance et sa jeunesse une « oreille attentive » pour le romancier : « Pendant les meilleures années de sa vie d’écrivain, il avait eu dans sa maison, à son côté, ou du moins à portée de correspondance, un être de son sang, plus jeune et plus ardent que lui, qui comprenait la moindre de ses intentions, et qui, plus encore, percevait la qualité de ses échecs. Peut-on rêver situation plus heureuse pour un homme de lettres ? ».
Quels rapports entre les deux livres, objectera-t-on ? L’attention à la forme de ces deux objets à l’esthétique soignée, la précieuse minceur du propos, la rigoureuse limpidité de l’écriture. Surtout, ici, les deux mots clés sont « rien » et « Flaubert » : voilà qui rappelle ce que celui-ci écrivait à Louise Collet le 16 janvier 1852 : « Ce qui me semble beau, ce que je voudrais faire, c’est un livre sur rien, un livre sans attache extérieure, qui se tiendrait de lui-même par la force interne de son style, comme la terre sans être soutenue se tient en l’air, un livre qui n’aurait presque pas de sujet ou du moins où le sujet serait presque invisible, si cela se peut. Les œuvres les plus belles sont celles où il y a le moins de matière. ».
Nous y sommes, quasiment.
Jean-Pierre Longre
16:45 Publié dans Littérature | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : récit, anglophone, william wilkie collins, willa cather, anne-sylvie homassel, les éditions du sonneur, jean-pierre longre | Facebook | | Imprimer |
21/03/2012
La décadence en marche
Christos Tsiolkas, La gifle, traduit de l’anglais (Australie) par Jean-Luc Piningre, Belfond, 2011. 10-18, 2012
Au début, on se croirait en pleine saga socio-familiale, entre Desperate housewives et enquête sur les relations humaines dans la société occidentale actuelle. Et peu à peu, à partir d’une gifle donnée à un enfant au cours d’un barbecue entre amis, on s’aperçoit que c’est construit, profond, intéressant en somme, et de plus en plus.
Loin de la lisse superficialité d’une série américaine, nous plongeons dans les rapports complexes, les non-dits troubles, les angoisses secrètes ou involontairement proférées de la société australienne d’aujourd’hui, dans laquelle les mélanges ethniques n’empêchent pas le racisme, le souci de l’harmonie sociale n’empêche pas la violence, les liens familiaux n’empêchent pas le désarroi de la jeunesse, l’amour n’empêche pas la haine.
Même si le récit dans sa globalité revêt une unité, une continuité qui tiennent en haleine, chaque chapitre, consacré à l’un des protagonistes, est à lui seul une sorte de roman autonome, qui permet au lecteur de cheminer à la fois à la surface du temps et dans l’épaisseur psychologique des personnages, de parcourir l’échelle des générations et des origines, de mesurer le délitement d’une société où l’alcool et la drogue, les illusions et la désespérance voisinent avec la chaleur humaine et le réconfort des traditions.
L’Australie est vue ici à la fois comme un pays particulier, avec ses coutumes, son melting-pot, ses tensions, son isolement, mais aussi comme un symbole de cet Occident qui voudrait avoir tout juste et qui s’aperçoit que, tout compte fait, la décadence est en marche. Christos Tsiolkas a sans doute mis dans son récit de son expérience personnelle et familiale (les immigrés grecs et leurs descendants y tiennent une place de choix) ; mais La gifle est surtout un vrai, bon et gros roman qui, par la fiction, lève le voile sur la réalité. C’est le premier roman de l’auteur traduit en français. Nous attendons les autres.
Jean-Pierre Longre
18:40 Publié dans Littérature | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : roman, anglophone, australie, christos tsiolkas, jean-luc piningre, belfond, jean-pierre longre | Facebook | | Imprimer |
29/10/2011
Les révélations de la musique
Kazuo Ishiguro, Nocturnes. Traduit de l’anglais par Anne Rabinovitch, Éditions des 2 terres, 2010, rééd. Folio, 2011
De même que la belle interprétation d’un morceau donne envie de le réécouter, de même la lecture des « Cinq nouvelles de musique au crépuscule » de Kazuo Ishiguro (auteur, entre autres, des Vestiges du jour) invite à la relecture. Car dans chaque récit, le thème principal est soutenu par des thèmes secondaires, contrepoints et basses continues, qui lui donnent une profondeur harmonique inépuisable.
Le « crooner » vieillissant, idole d’un jeune guitariste, ne peut prouver son amour à sa femme qu’en l’amenant à Venise pour une ultime sérénade. L’ami de jeunesse, amateur de jazz, resté à près de cinquante ans une sorte d’adolescent que l’on prend en pitié, sera-t-il d’un quelconque secours pour Emily et son mari ? Que vient faire cet étrange couple de voyageurs suisses allemands dans les douces collines de Malvern, sous le regard étonné d’un jeune auteur-compositeur-interprète ? Il faut ensuite assister aux folles expéditions nocturnes, dans un hôtel de luxe, d’un jeune saxophoniste en mal de notoriété et d’une vedette de la télévision, tous deux la tête enfouie sous des bandages après une opération de chirurgie esthétique. Enfin, retour en Italie pour une série de tête à tête entre un violoncelliste plein de « potentialités » et une « virtuose » à l’attitude bizarre…
La musique est partout, susceptible de révéler les sentiments, les émotions et les secrets que tout être humain cache au fond de lui, les questions qu’il se pose, les rêves qu’il voudrait réaliser. Et l’écriture est telle, dans son apparente simplicité, dans la sobriété des moyens utilisés, dans les changements de tempo, dans les mystères qu’elle recèle, dans l’humour des situations et des gestes, que le lecteur se prend d’affection pour les personnages – témoins ou acteurs –, devinant plus ou moins spontanément que, sous des aspects très divers, chacun d’entre eux lui ressemble, en toute humanité.
Jean-Pierre Longre
- 2 mars 2011 : Sortie du film Never let me go d’après le roman de Kazuo Ishiguro.
- Nocturnes fait partie de la sélection par le magazine Lire des « 20 meilleurs livres de l’année ».
18:13 Publié dans Littérature, Littérature et musique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : nouvelle, anglophone, kasuo ishiguro, anne rabinovitch, Éditions des 2 terres, jean-pierre longre | Facebook | | Imprimer |
31/08/2011
The Black Herald n°2 arrive
Literary magazine –Revue de littérature
The Black Herald issue #2 – September 2011 - Septembre 2011
162 pages - 13.90 € – ISBN 978-2-919582-03-7
Poetry, short fiction, prose, essays, translations.
Poésie, fiction courte, prose, essais, traductions.
With / avec W.S Graham, Danielle Winterton, Dumitru Tsepeneag, Clayton Eshleman, Pierre Cendors, Onno Kosters, Alistair Noon, Anne-Sylvie Salzman, Róbert Gál, Andrew Fentham, Hart Crane, Delphine Grass, Jacques Sicard, Iain Britton, Jos Roy, Michael Lee Rattigan, Georges Perros, Laurence Werner David, John Taylor, Sudeep Sen, César Vallejo, Cécile Lombard, Michaela Freeman, Gary J. Shipley, Lisa Thatcher, Dimíter Ánguelov, Robert McGowan, Jean-Baptiste Monat, Khun San, André Rougier, Rosemary Lloyd, Hugh Rayment-Pickard, Sherry Macdonald, Will Stone, Patrick Camiller, Paul Stubbs, Blandine Longre. and essays about / et des essais sur Arthur Rimbaud, Tristan Corbière, Jacques Derrida. Images : Romain Verger, Jean-François Mariotti. Design: Sandrine Duvillier.
The Black Herald is edited by Paul Stubbs and Blandine Longre
Comité de rédaction : Paul Stubbs et Blandine Longre
http://blackheraldpress.wordpress.com/magazine/the-black-herald-issue-2/
Where to find the magazine and our books / Où trouver la revue et nos publications :
http://blackheraldpressbookshop.blogspot.com/p/add-to-cart-ajouter-au-panier.html
And soon in bookshops listed here / et bientôt dans les librairies suivantes:http://blackheraldpress.wordpress.com/buy-our-titles/
Black Herald Press : http://blackheraldpress.wordpress.com/
Blog : http://blackheraldpress.tumblr.com
To follow us on Facebook / nous suivre sur Facebook : http://www.facebook.com/BlackHeraldPress
& Twitter : http://twitter.com/Blackheraldpres
Co-edited by Blandine Longre and Paul Stubbs, the magazine’s only aim is to publish original world writers, not necessarily linked in any way by ‘theme’ or ‘style’. Writing that we deem can withstand the test of time and might resist popularization – the dangers of instant literature for instant consumption. Writing that seems capable of escaping the vacuum of the epoch. Where the rupture of alternative mindscapes and nationalities exists, so too will The Black Herald.
L’objectif premier de la revue, coéditée par Blandine Longre et Paul Stubbs, est de publier des textes originaux d’auteurs du monde entier, sans qu’un « thème » ou un « style » les unissent nécessairement. Des textes et des écritures capables, selon nous, de résister à l’épreuve du temps, à la vulgarisation et aux dangers d’une littérature écrite et lue comme un produit de consommation immédiate. Des textes et des écritures refusant de composer avec la vacuité de l’époque, quelle qu’elle soit. Éclatement des codes, des frontières nationales et textuelles, exploration de paysages mentaux en rupture avec le temps : c’est sur ces failles que l’on trouvera le Black Herald.
“Black Herald Press is an outstanding new imprint – physically and stylistically their books are a delight.” — Paul Sutton, Stride magazine, 10/2010.
« La ligne éditoriale de la revue s’attache avant tout à établir un horizon élargi et diversifié de genres, de langues et de styles. Aucun thème ni mouvement commun, simplement (et c’est là que se trouve tout le sel de ces pages) l’articulation d’hémisphères, quelques terres inconnues reliées les unes aux autres pour que le style, justement, de la revue, ce soit ce point de convergence des textes entre eux. » – Guillaume Vissac, 04/2011
“Its publication feels like an event, in terms of quality and scope (it’s bi-lingual and has its sights, like Blast long before it, on the more visionary and European aspects of poetry).” – Darran Anderson, 02/2011
« Aux commandes de ce navire de pirates, Paul Stubbs et Blandine Longre, dont on avait déjà loué ici la sauvage poésie d’expression anglaise. Tous deux ont eu l’audace d’offrir à leurs contributeurs cette étrange arène où la langue, par le système d’échos qu’ils ont construit, ne peut être que remise en cause. Lecture jamais confortable, jamais contentée, donc, que celle du Black Herald, où chaque page, chaque texte, dans sa version originale et / ou dans sa traduction est source d’inquiétude. On attend avec une impatience certaine la deuxième livraison (automne 2011, nous dit-on) de ce super-héraut. » – Le Visage Vert, 01/2011
15:31 Publié dans Littérature, Revue | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : revue, anglophone, francophone, poésie, nouvelle, essai, blandine longre, paul stubbs, black herald press | Facebook | | Imprimer |
17/11/2010
Nouveauté aux éditions du Sonneur
Tabish Khair, Apaiser la poussière. Traduit de l'anglais (Inde) par Blandine Longre.
Inédit en français
Ouvrage traduit avec le concours du Centre national du Livre
16 € • Format : 122 x 192 • 224 pages • ISBN 978-2-916136-29-5
Mangal Singh, écrivain raté, chauffeur d'autocar sur la ligne Gaya-Phansa, deux villes de l'État indien du Bihar, ressasse son amertume et observe les passagers embarqués ce jour-là. Parmi eux, Fadarah l'eunuque, qui aspire à une nouvelle existence, un homme d'affaires angoissé, une matriarche hindoue convaincue de sa supériorité sociale, un jeune garçon qui rentre dans son village après avoir commis le pire... Des individus loin de leur chez-soi, issus de cultures et de milieux très différents, dont les itinéraires enchevêtrés le temps d'un voyage n'échappent pas non plus à l'attention de Shankar, le contrôleur, qui veille sur eux à sa manière. Sur un chemin parallèle, un autre homme se remémore l'enfance et l'adolescence, évoquant son désir pour la servante Zeenat, ses souvenirs du cuisinier Wazir Mian ainsi que les espaces réels et imaginaires qui l'ont modelé. Le long de routes poussiéreuses, les pensées de chacun défilent, le flux de la conscience se délite parfois, et nul n'imagine encore l'événement qui obligera l'autocar à s'arrêter en chemin, un peu plus longtemps que prévu...
L'AUTEUR
Poète, romancier, journaliste, critique littéraire, Tabish Khair est professeur de littérature à l'université d'Aarhus, au Danemark. Né à Gaya, dans le Bihar, en 1966, il a publié son premier recueil de poèmes, Where Parallel Lines Meet, en 2000 chez Penguin. Apaiser la poussière, publié par Picador en 2004, est son premier roman. Il fut sélectionné pour le Encore Award, prix décerné par la Société britannique des Auteurs. Le deuxième, intitulé Filming: A Love Story, a paru chez le même éditeur en 2007. Harper Collins publiera à l'été 2010 son prochain recueil de poèmes, Man of Glass, ainsi que son troisième roman, The Thing about Thugs, qui se situe dans le Londres victorien. Il collabore régulièrement à divers journaux et magazines britanniques, américains, indiens, danois... tels The Guardian, Outlook India, Times of India, The Independent, The Wall Street Journal, etc.
11:09 Publié dans Littérature | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : roman, anglophone, tabish khair, blandine longre, les éditions du sonneur | Facebook | | Imprimer |
10/10/2010
Une nouvelle maison d’édition, ses deux premiers ouvrages, une revue à venir. Pour les anglophones… mais pas seulement
Blandine Longre, Clarities, Black Herald Press, 2010
Paul Stubbs, Ex Nihilo, Black Herald Press, 2010
Paul Stubbs, poète anglais confirmé (voir, par exemple, son précédent recueil, The Icon Maker, Arc Publications, 2008), et Blandine Longre, traductrice et auteure de plusieurs textes en français publiés en revue, ont fondé une maison d’édition dont les deux premiers ouvrages viennent de sortir. « Les deux titres — Ex Nihilo (Paul Stubbs) ; Clarities (Blandine Longre) — sont deux œuvres sauvages aux fascinants parallèles. Black Herald Press se propose de publier au
cours de l’année 2011 une revue (poésie et proses courtes en anglais) que nous attendons avec une impatience non déguisée. » (Le Visage Vert, http://www.zulma.fr/visagevert).
Les éditeurs préparent actuellement une revue sous le signe de l'éclatement (des codes et des genres, des frontières nationales et textuelles, et exploration de paysages mentaux en rupture avec le temps) et qui, sans être complètement bilingue, rassemblera des textes (poésie, essais, fictions courtes) en anglais et en français, ainsi que certaines traductions (de l’anglais, du français, du roumain, mais aussi et entre autres du néerlandais et du russe), et accueillera des auteurs venus de divers horizons (États-Unis, Inde, Grande-Bretagne, France, Belgique, Corée, etc.). La revue, imprimée, sera diffusée par Internet et dans quelques librairies (France, pays anglo-saxons). Pour en savoir davantage, on peut lire l’entretien donné par Paul Stubbs dans le magazine 3:AM en septembre dernier :
http://www.3ammagazine.com/3am/five-for-black-herald-press-paul-stubbs/
Une fois n’est pas coutume dans « notes et chroniques » : quelques citations en anglais, pour la circonstance :
Manifeste
“Black Herald Press – a truly new world poetry, wide awake and, like any new animal, subject only to the ever-changing processes of adapting to any sudden biological condition. A poetry born of no schools or workshops, so ready now to assimilate new rhythms, syntax and visions; to embrace the ‘originality’ of any ontological word-harvest and the assimilation of ‘all’ new inscrutable realities; to leave the pen as the needle of a seismograph, recording and tracing again across the page only the polysemic and chaotic tremors of the world.”
À propos de Ex Nihilo
“Ex Nihilo is an ambitious, unusual and thought-provoking work by a poet who is not afraid of pressing poetry to its limit, and beyond. If in T.S. Eliot fragments are shored against ruin, and hence look backward for sustenance, in Paul Stubbs’s poetry, fragments are the building blocks of thinking, writing and living right now.” (Tabish Khair)
“This is truly a masterpiece.” (Sébastien Doubinsky)
”Reading Ex Nihilo is like enduring one’s own autopsy fully conscious.” (Will Stone)
À propos de Clarities :
“A gifted intruder into a language which is not her own, Blandine Longre has achieved with Clarities the much sought-after — and too rare — transmutation of flesh into words. Dipping into them, disassembling them, painting each syllable with pain and wonder, she reinvents and explores a whole body of language — making it eventually hers.” (Anne-Sylvie Salzman)
“Clarities is like a box of rare, dark jewels – each weighing in the hand and projecting an aura of strange light that deforms the shadows… They leave the reader breathless and wanting to drown some more. Absolutely stunning.” (Sébastien Doubinsky)
“'Clarities' plays with language with a kind of dark jouissance reminiscent of James Joyce and Mina Loy, but with its body-games danced firmly in the here-and-now.” (Mark Wilson)
http://blackheraldpress.wordpress.com
Pour commander les ouvrages :
22:33 Publié dans Littérature | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poésie, anglophone, blandine longre, paul stubbs, black herald press | Facebook | | Imprimer |